Est-il possible de semer sur des parcelles qui n'on pas été semées en Janvier

Les conditions très humides depuis octobre 2023 ont perturbé les semis d’hiver en Vendée avec des conséquences sur les sols, les semis et les conduites de cultures.

Dans le bocage vendéen et le sud Vendée, les pluies de début d’année ont les mêmes conséquences que les pluies de l’automne : un manque d’oxygène dans le sol, un développement racinaire impacté, une assimilation de l’azote moins efficace et des risques de compactage et battance des sols, mais surtout un problème de levée de céréales. 

« On a encore eu entre 60 et 80 mm de pluie la semaine dernière. On sait déjà que les semis les plus tardifs vont être plus impactés par ce nouvel épisode pluvieux, car les plantes sont plus jeunes et donc plus sensibles. La croissance va fortement être impactée par cet excès d’eau, et dans les zones les plus humides des parcelles, certaines plantes pourraient même disparaître », explique Christophe Le Gall, conseiller de la chambre d’agriculture de Vendée pour le secteur Ouest. Pour l’instant, le froid n’inquiète pas dans le sud Vendée. D’après Delphine Molenat responsable territoire Vendée Sud à la chambre d’agriculture, « on est sur des températures de saison, avec quelques négatifs, mais rien d’anormal. »

Encore possible de semer jusqu’en février

Certains agriculteurs ont utilisé la petite fenêtre de tir entre Noël et le Nouvel an, mais au 12 janvier, toutes les parcelles ne sont pas encore semées. Dans le marais, « il est encore possible de semer du blé dur jusqu’en février avec des rendements corrects. » Bien évidemment, la conduite de la culture va devoir être adaptée aux conditions. « Il va falloir augmenter la densité de semis et tendre vers les 380-400 grains par mètre carré, mais ça ne servirait à rien d’aller au-dessus du plafond de 400 grains par mètre carré. L’azote aussi sera à réajuster. Il y aura certainement des besoins moins importants, avec des applications plus spécifiques, à des moments stratégiques. »

Dans le bocage, les prévisions sont plus aux reports vers des cultures de printemps ou vers des variétés de céréales avec des cycles plus courts.

Il faudra tout de même adapter la conduite de la culture avec une densité de semis plus élevée que si on était sur des conditions idéales, et « les besoins en azote seront moins importants puisqu’on sait déjà que les rendements seront impactés par rapport à une implantation à l’automne. » Bien que les cycles des plantes soient plus courts, il y a toujours un risque d’échaudage et de devoir faire face à un stress hydrique.

D’autres agriculteurs, qui n’ont pas de besoin en paille, peuvent faire le choix d’aller sur des cultures de reports comme le maïs ou le tournesol.


 

Johanna Kerschenmeyer