Face aux vols, des drones pour protéger ses brebis

Le collectif des éleveurs pillés de Loire-Atlantique est à l’affût de solutions pour faire face aux nombreux vols perpétrés dans le département. Détail des différentes solutions à mettre en place.

C’est une période de l’année sous tension pour les éleveurs de moutons de Loire-Atlantique. Les vols, même s’ils peuvent avoir lieu toute l’année, s’intensifient souvent vers mars-avril. « En 2023, on est remonté à 400 moutons volés environ alors qu’en 2022, on était aux alentours de 250 », constate Sébastien Héas, président du Collectif des éleveurs pillés de Loire-Atlantique. Ces chiffres, pense-t-il, sont certainement en dessous de la réalité car certains éleveurs ne déposent pas plainte. 

Créé en 2018, ce collectif composé de 44 adhérents a pour rôle de porter la voix des éleveurs ovins qui ont été victimes de vols afin que des moyens soient mis en place. Au fil des mois et des années, ces agriculteurs sont parvenus à développer des liens avec la gendarmerie.

En 2020, après une action marquante à Nantes lors de laquelle 350 moutons avaient été parqués sur le cours Saint-André, ils avaient obtenu une aide pour que les éleveurs s’équipent en caméras.

Toujours en place en 2024, ces réservistes sont déployés pendant trois semaines au moment des fêtes religieuses afin de renforcer le dispositif des gendarmes. « C’est grâce à un échange régulier avec la gendarmerie que nous avons obtenu ce soutien. Les gendarmes ont pris conscience de notre problème », souligne l’éleveur de Ligné. 

 

 Mais d’autres départements voisins sont impactés, comme le Maine-et-Loire. Il y a eu un vol de cinq animaux récemment à Pouancé, à la limite de la Loire-Atlantique », relève Sébastien Héas. La même semaine, un vol a eu lieu à Pannecé (douze animaux). « Parfois, on arrive à retrouver les brebis et les personnes qui commettent les actes. Lors d’un vol à Campbon, sur les quinze animaux volés, neuf ont été retrouvés à Treillières. Sur ces neuf restitués à l’éleveur, trois sont morts de stress. D’un point de vue économique,

 Il faut tout le temps maintenir la pression, être vigilant et actif. » C’est pourquoi fin mars le collectif a convié le préfet, Fabrice Rigoulet-Roze, la gendarmerie, des représentants de la profession agricole et la recherche (Idele) à une rencontre sur une exploitation. « L’objectif était d’échanger sur la production ovine et de faire le point sur ce qui avait été mis en place. Le préfet s’est engagé à maintenir le dispositif en place », affirme l’éleveur de Ligné. 

Laurence Depuille, chef de projet Numérique en élevage à Idele, a présenté un panorama des solutions qui pourraient être mises en place dans les fermes : caméras, capteurs sur les clôtures ou encore drones. « Ce sont des technologies qui peuvent être complémentaires », précise Laurence Depuille. Dans le cadre du projet européen Icaerus autour de l’usage du drone dans divers secteurs, Idele travaille sur son utilité en élevage. « L’idée est d’avoir une paire de jumelles dans les airs pour compter de façon automatique les animaux et faire un état des lieux de son troupeau. Nous développons un algorithme en ce sens. » Dans ce contexte, un petit drone (250 g) peut être suffisant. Le coût : entre 300 et 900 € HT. L’apprentissage du pilotage est assez simple et aucune formation n’est nécessaire pour les drones de 250 g. En revanche, la réglementation est stricte : obligation de voler à vue, interdiction de nuit et dans les zones de restriction comme autour d’un aéroport ou d’une zone militaire. Un guide est en cours d’élaboration par l’Institut de l’élevage. 

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