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FDCuma 15 : Éric Lafon passe la main à Sébastien Apché
Émotion, hommages et transmission : après une décennie de mandat, la FDcuma du Cantal a vu son président Éric Lafon céder sa place à Sébastien Apché, autre agriculteur du pays de Salers.
“Ça marque un homme !” C’est avec émotion et fierté qu’Éric Lafon a présidé, vendredi 3 octobre à Cheylade, sa dernière assemblée générale en tant que président de la Fédération départementale des Cuma du Cantal. Après dix années passées à défendre et promouvoir la coopération agricole, il a tenu la promesse prise dès le début de son mandat de ne pas faire davantage qu’une décennie. L’occasion de dresser un bilan de son action, marquée par l’engagement, l’innovation et la proximité avec les agriculteurs cumistes. Puis un nouveau bureau a été élu et a désigné Sébastien Apché, nouveau président.
Présentation du nouveau président de la FDcuma
Hors cadre familial, il est installé sur 60 ha à Salers où il est éleveur de 55 mères allaitantes (production de salers croisés). Il est trésorier de la Cuma du Plateau de Salers. Depuis 2020, il a rejoint le conseil d’administration de la FDcuma dont il est vice-président depuis deux ans. C’est aussi lui qui représente la fédération auprès de Cerfrance dont il est également administrateur. “Je veux poursuivre la ligne édictée par Éric Lafon de solidarité et de mutualisme en essayant d’aller encore plus loin dans les partenariats”, explique-t-il. Il devra aussi s’atteler à la dématérialisation numérique, notamment des factures, et sait qu’il devra œuvrer en faveur d’un renouveau démographique. “Deux grosses étapes”, convient-il.
“La coopération est toujours la meilleure façon d’accompagner nos exploitations, de garder la maîtrise, de créer du lien entre nous et de faire vivre notre territoire”, a rappelé dans son discours Éric Lafon, reprenant une conviction qu’il a portée tout au long de ces années à la tête de la fédération départementale. Dans un département qui compte pas moins de 191 Cuma à ce jour (dont une créée la veille de l’assemblée), la coopération agricole reste un modèle sécurisant pour les agriculteurs face aux défis économiques et sociaux. C’est aussi une importante contribution à l’économie du département avec pas moins de 8,6 M€ de chiffre d’affaires en 2024 (+7 %) et 9,5 M€ d’investissement en progression de 43 %, après une année 2023 plus calme qu’en 2022. Parmi les priorités qu’il a défendues, Éric Lafon a insisté sur la construction du réseau Cuma Auvergne-Rhône-Alpes, malgré les difficultés rencontrées. “Même si le mariage n’a pas toujours été facile, j’ai porté les couleurs de notre département à la nouvelle capitale régionale”, a-t-il souligné, saluant le soutien des administrateurs et les amitiés tissées au fil des années.
La défense des subventions, essentielles au financement des projets des Cuma, a également été au cœur de son action. “Je sais à quel point elles sont importantes, mais il faudra apprendre à travailler avec un peu moins”, a-t-il prévenu, anticipant les évolutions budgétaires à venir. Conscient de l’enjeu du renouvellement des générations, Éric Lafon a mis l’accent sur la formation et les Dina (Dispositifs d’installation et de transmission en agriculture), afin d’anticiper les besoins des adhérents et de préparer l’avenir des Cuma.
L’hommage à Éric Lafon
“Nous devons rendre les Cuma plus attractives, plus dynamiques, pour répondre aux attentes des jeunes agriculteurs”, a-t-il déclaré, rappelant que les priorités des agriculteurs ont évolué et que les coopératives doivent s’adapter. Et pour cela, l’ancien comme le nouveau président savent pouvoir s’appuyer sur les compétences professionnelles de l’équipe de cinq salariées sous la direction d’Annie Mariot. En outre, la présence sur le terrain et la création de partenariats solides avec les institutions et les acteurs agricoles (OPA, banques, assurances) continueront de constituer des axes majeurs : “Ils ont toujours répondu présent à nos sollicitations et je souhaite que ces échanges perdurent”, affirme Éric Lafon, rassuré par la volonté émise par son successeur en faveur de ces collaborations. En quittant ses fonctions, il laisse derrière lui une fédération plus forte, plus visible, et mieux préparée aux défis de demain. “Le bâtiment, le salariat, la formation, la communication... nous avons su évoluer pour rester attractifs”, a-t-il résumé, invitant les jeunes à s’engager dans la coopération agricole. “Ne vous renfermez pas sur vous-mêmes ; l’individualisme n’est pas une solution pour nos exploitations. Ensemble, nous sommes plus forts et plus réfléchis dans nos investissements.”
Son discours a été salué par une assemblée reconnaissante qui, debout, l’a longuement applaudi. En fin de réunion, les hommages à Éric Lafon se sont multipliés, mêlant reconnaissance et anecdotes amusées : ses tics de langage, sa passion pour la chasse - symbolisée par un week-end offert en palombière au Pays basque - et son engagement indéfectible pour les Cuma. Salariées, administrateurs et partenaires des OPA ont tous salué un président à l’écoute, dont l’énergie et la proximité auront marqué une décennie de coopération et dont le 50e anniversaire fédéral, célébré il y a tout juste un an, est encore dans toutes les mémoires.