Ferme de la Garenne : une activité supplémentaire avec l'âne Grand noir du Berry

Sylvie Hofstede souhaitait depuis longtemps travailler avec les animaux. C’est chose faite avec le démarrage cette année d’un élevage de Grand Noir du Berry au sein du Gaec Hofstede. 

Cette ingénieure agronome aspire à faire découvrir sa passion, mais aussi l’agriculture biologique, à un maximum de visiteurs. Ce sera dorénavant plus facile grâce à l’agrément Bienvenue à la ferme que vient de recevoir l’exploitation, la ferme de la garenne à Baugy.

UNE EXPLOITATION DIVERSIFIÉE

Les associés du Gaec Hofstede, Sylvie et Wigbold Hofstede et Benjamin Flécheau, ont converti l’exploitation en bio en 2015, sur 600 ha de SAU de céréales, de légumes secs et de légumes de plein champ. Une partie des productions sur des argilo-calcaires est irriguée. 

« Il était intéressant sur le plan agronomique de produire des légumineuses et des légumes, le tout se complète », justifie Wigbold Hofstede, qui met un point d’honneur à valoriser des variétés anciennes. « Nous menons nos recherches et nos expérimentations pour tester de nouvelles espèces et des variétés qui n’ont plus court depuis longtemps ». 

La production de différents haricots (rouges, blancs, lingo, azuki, jaune paille, barangeonnier et comtesse de Chambord, etc...), de pois chiches et de pois cassés, est destinée à la vente directe. En sachet, en vrac ou en conserves, ces légumineuses sont commercialisées dans les magasins bio ou en restauration scolaire, sous la marque Mon cher bio. Les légumes de plein champ, haricots verts et petits pois, sont produits en intégration pour d’Aucy

Le Gaec, soucieux de travailler avec des entreprises de proximité, écoule ses légumineuses, soit  30 tonnes par an, en local. « C’est une façon de se faire connaître, de valoriser nos produits. Bio et local, c’est cohérent, il ne peut en être autrement », considère Sylvie Hofstede. 

La productrice a créé un atelier d’élevage d’ânes Grand Noir du Berry, « pour valoriser la race qui est menacée, avec seulement une vingtaine de naissances par an en France », retrace-t-elle. « Kandie de Rhodes » et « Karen de Rhodes », des ânesses demi-sœurs de 3 ans, sont arrivées en janvier 2024, suivies par « Mister de Pesvitis » et « Noisette de Turbilly », un hongre et une ânesse d’un an.

La mise à la reproduction s’effectuera dès le début 2025. La mise en place de cet élevage qui va se développer, « sans devenir intensif », insiste l’éleveuse, survient donc à point nommé sur la ferme pour adhérer au réseau Bienvenue à la Ferme.

OUVRIR LA FERME  AU GRAND PUBLIC

« Nous faisons déjà visiter notre exploitation dans le cadre professionnel, mais nous souhaitons aller plus loin en nous adressant à des écoles, à un large public », rapporte Sylvie Hofstede. Cet été, déjà la productrice organisait des visites une ou deux fois par semaine. « La relation avec les visiteurs est instructive. Je m’aperçois que le visiteur, jeune ou moins jeune d’ailleurs, est éloigné de la vie agricole donc c’est bien de pouvoir lui donner l’occasion de découvrir cet univers », continue la pédagogue. 

Sylvie Hofstede observe qu’il y a une « urgence » pour sensibiliser le grand public. Il faut aiguiser la curiosité des touristes comme celle des locaux. « Revenir au contact de la terre, des animaux, c’est fondamental ! », cite celle qui propose de brosser les ânes, de les tenir grâce au licol et de les conduire sur un parcours de maniabilité. « Dernièrement une famille est venue en visite, la jeune fille s’est laissé approcher par les ânes et l’un d’eux a posé sa tête sur son épaule. L’adolescente est repartie en disant : « eh bien, c’est mieux que les écrans ! ». « Là, on touche juste ! », apprécie l’éleveuse.

Avoir une ferme labellisée est gage de reconnaissance. Sylvie Hofstede a ainsi contacté le service Bienvenue à la ferme de la Chambre d’agriculture du Cher. Après plusieurs rendez-vous et visites au cours desquels différents critères ont été évalués, la ferme de la garenne a été labellisée Ferme découverte début juillet 2024. « C’est une réelle satisfaction », avoue Sylvie Hofstede, « d’autant plus que nous cochions quasi tous les critères. » En effet, pas de gros travaux à faire, il y avait déjà un accueil public, un bel aménagement de la ferme, seul des points sont à améliorer sur la signalétique. 

Le label met en avant deux axes. Le premier, « mangez fermier », est possible avec le panel diversifié des haricots et le second, « vivez fermier », avec de la pratique et de la théorie concernant des animaux. En contrepartie, il faudra assurer des animations régulières tout au long de l’année et pour cela, le Gaec Hofstede a déjà de nouvelles idées plein la tête.

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