Fumure de fond : le raisonnement de la fertilisation PK repose sur quatre critères

Suivant le niveau d'exigence de la culture et la teneur en PK dans le sol, il est possible ou non de réaliser une impasse. Le passé de fertilisation et la restitution ou non des résidus de culture du précédent sont également des éléments à prendre en compte.

Sommaire

Les critères de la fertilisation PK en agriculture

Les bases du raisonnement de la fertilisation PK, établies par le Comifer (Comité français d’étude et de développement de la fertilisation raisonnée), reposent sur quatre critères : l’exigence des espèces cultivées, l’analyse de terre, le passé récent de fertilisation et la restitution ou non des résidus de culture du précédent.

Engrais de fond : ne pas confondre exigences et besoins

Les espèces cultivées ont des sensibilités différentes à la carence en P et/ou K, qui se traduisent par des pertes de production d’autant plus élevées que l’espèce est sensible. Cette caractéristique des espèces, liée à la nature de leur système radiculaire ou au rôle de P et K dans l’élaboration de leur production, est traduite par la notion d’exigence. Elle ne signifie pas que les cultures exigeantes absorbent ou exportent plus de P ou de K que celles qui le sont moins (tableau 1 : Niveaux d’exigence pour P et K de différentes cultures).

voir le tableau ici

Fumure de fond et analyse de terre

Les teneurs du sol en P et K, données par l’analyse de terre, constituent des indicateurs de leur niveau de disponibilité dans le sol. Ces teneurs s’interprètent différemment selon le niveau d’exigences des cultures.

Plusieurs valeurs seuils sont proposées dans la grille PK de la méthode du Comifer :

  • T impasse : teneur au-dessus de laquelle il est possible de réaliser une impasse de fumure de fond,
  • T renforcé : teneur au-dessous de laquelle il faut renforcer la fumure de fond adéquate au-delà de la stricte compensation des exportations.

Retrouvez le détail de ces valeurs seuils par région, type de sol, et niveau d'exigence des cultures en PK en accédant à la grille PK du Comifer.

Gérer les résidus de récolte

Lorsqu’une espèce est cultivée pour ses graines (blé, maïs, colza, tournesol…), l’essentiel du phosphore prélevé par la culture est présent dans le grain et donc exporté. En revanche, la majorité du potassium (80 à 90 %) est présent dans les tiges et les feuilles, sous une forme très soluble. Au cours des premières phases de décomposition des résidus, ce potassium est libéré sous une forme identique à celle d’un engrais potassique. La restitution des résidus de récolte du précédent équivaut donc à un apport important de K2O. Un blé de 80 q restitue plus de 100 unités K2O/ha par les pailles et chaumes. Le potassium nécessaire pour une culture est le complément de ce qu’ont restitué les résidus de la culture précédente. Bien entendu, en l’absence de restitution des résidus de récolte, l’impasse sur la fertilisation potassique est plus risquée et la dose de potassium nécessaire est généralement plus importante.