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Identification animale : “Tout est fait pour minimiser l’impact auprès des éleveurs”
Dispositif exceptionnel temporaire suite à la cyberattaque du système informatique interrégional.
Qu’est-ce qui est à l’origine de cette panne informatique ?
Chantal Cor, présidente de l’EDE, établissement départemental de l’élevage : “Il s’agit d’une attaque informatique de grande ampleur qui a ciblé mi-décembre un centre régional informatique qui traite l’ensemble des données d’élevage : identification, certification de parenté, contrôle laitier, contrôle de croissance, insémination, données raciales. Au total, ce sont 25 départements du Sud-Ouest qui sont affectés : de l’Occitanie, de Nouvelle-Aquitaine, mais aussi le Cantal, la Haute-Corse...”
Pourquoi au bout d’un mois, le dispositif n’est-il pas encore rétabli ?
C. C. : “Cette cyberattaque a eu pour effet d’empêcher les échanges entre le centre informatique régional et donc la base de données et tous les utilisateurs raccordés : les EDE, les éleveurs via le logiciel Synel, la base de données nationale d’identification (BDNI) du ministère de l’Agriculture qui autorise les éditions de passeport, et le système d’information sanitaire qui permet d’établir les attestations sanitaires, ainsi que tous les outils de suivi des performances de l’élevage (contrôle laitier, de performances). C’est ce qui explique que ce soit très lourd techniquement à rétablir. Le délai de rétablissement du système n’est pas connu à ce jour mais tout est fait pour minimiser en attendant l’impact pour les éleveurs que ce soit en termes de transactions commerciales, contrôles...”
Justement, quelles sont les recommandations adressées aux éleveurs ?
C. C. : “Surtout de continuer à noter les naissances, tous les mouvements d’animaux, que ce soit les ventes, les morts... et de bien conserver cet historique afin que ces données puissent être réintégrées dans la base informatique une fois que le dispositif sera de nouveau fonctionnel. Sachant qu’a priori, les données elles-mêmes, antérieures à la cyberattaque, ont été préservées ; ce sont les échanges de la base de données avec l’extérieur qui sont paralysés.
Nous avons aussi obtenu l’assurance de la part du ministère qu’il n’y aura pas de pénalités liées aux retards de notification. On œuvre en outre pour qu’il n’y ait pas d’incidence sur la certification de parenté des animaux nés pendant cette période de dysfonctionnement.”
Quid des veaux naissants laitiers ?
C. C. : “Pour ces animaux qui partent généralement entre 14 et 21 jours, comme pour d’autres cas particuliers qui nécessitent une sortie urgente, il est toujours possible d’éditer un document provisoire d’accompagnement du bovin, dit DAB dégradé (voir encadré) qui fait office à la fois d’attestation sanitaire et de passeport. Ce DAB dégradé est valable pour les mouvements d’animaux dans l’Hexagone mais aussi à destination de l’Espagne, le ministère de l’Agriculture ayant passé un accord avec ce pays. Tous les opérateurs commerciaux et les instances au niveau national ont été informés de cet accord par les services du ministère (DGAL, DDETSPP). Si certains sont réticents à collecter des veaux accompagnés de ces documents, c’est parce que ces DAB dégradés ne comportent pas de code barre et leur génèrent donc un surcroît temporaire de travail, mais cela ne doit aucunement entraver la possibilité d’export de ces animaux vers l’Espagne.”
Est-il possible de disposer de boucles ?
C. C. : “Les commandes de boucles de naissance et de rebouclage sont possibles, il convient de contacter l’EDE.”
Cela affecte également le service d’équarrissage ?
C. C. : “Oui, la notification automatique entre le logiciel Synel et celui de la Sopa ne se fait plus, ce qui complique les choses notamment pour les éleveurs qui ne s’étaient encore jamais identifiés sur le serveur de la Sopa.”
Propos recueillis par P. OLivieri