L’Agriculteur normand s’infiltre à l’usine de Flamanville

Les équipes de L’Agriculteur normand se sont rendues jeudi 28 avril 2022 sur le site du Centre nucléaire de production d’électricité de Flamanville et au Centre de stockage de la Manche dans le Cotentin. Une journée pédagogique au cœur du secteur nucléaire.  Découverte.

Rassurez-vous ! Ce n’est pas en mode incognito que la rédaction de L’Agriculteur normand s’est rendue au Centre nucléaire de production d’électricité (CNPE) de Flamanville jeudi 28 avril, mais bel et bien en tant que visiteuse curieuse. Car si vous ne le saviez pas, il est tout à fait possible de découvrir les lieux - à condition de s’y prendre à l’avance et d’avoir les bons justificatifs - via l’espace découverte proposé par EDF. Environ 10 000 visiteurs s’y pressent chaque année, souvent en famille. Une matinée placée sous haute tension, une plongée au cœur du nucléaire français.

Se sentir tout petit

Si le CNPE, vu de l’extérieur, se limite à de grands grillages surplombés par des fils barbelés, offrant une vue sur d’énormes parkings et quelques bâtiments lambda, ce n’est que la partie visible de l’iceberg. Derrière se cache en effet un site démesuré où les ouvriers apparaissent tels de minuscules silhouettes perdues au milieu de gigantesques infrastructures en béton. La centrale, initialement bâtie à flanc de falaise, est en activité dans le Cotentin depuis 1986. Elle se compose de trois réacteurs, dont le célèbre EPR de Flamanville - le premier du genre en France -, qui devait entrer en service en 2012, mais qui est finalement encore en construction jusqu’à 2023 en raison de travaux plus compliqués que prévus, d’un budget colossal : près de 12 milliards d’euros (contre 3 milliards estimés). C’est ce panorama qui est offert aux visiteurs. Accompagné d’un guide, le groupe autorisé parcourt à pieds un chemin qui surplombe les lieux pour avoir une vision globale sur les différents bâtiments et leurs fonctions, tels que la digue haute de 17 mètres, construite pour résister à un séisme de 5,7 de magnitude sur l’échelle de Richter et aux vagues d’un tsunami pouvant en découler. Tuyauterie, dômes en béton, bassins de refroidissement : tout y passe de manière très pédagogique. Le site est sous haute surveillance et c’est rassurant. Contrôles d’identité multiples, portiques de sécurité dignes des plus grands aéroports, accès limités selon vos fonctions, télésurveillance en temps réel de l’espace au sol mais aussi aérien et maritime.

Un secteur qui emploie

Il existe 56 réacteurs à eau pressurisée en France, ce qui confère à notre pays la 2e place en termes de parc nucléaire, à l’échelle mondiale, juste après les États-Unis et leurs 65 centrales. Le secteur est donc très influent en France et notamment dans le Cotentin où plus de 15 000 emplois en découlent, notamment 4 500 postes à Flamanville, le temps de la construction de l’EPR, et 5 000 à Orano, l’usine de retraitement des déchets nucléaires de La Hague - dont 50% réservés aux citoyens locaux qualifiés. 

Que deviennent les déchets ?
Il est possible de coupler sa visite de Flamanville à une rencontre au Centre de stockage de la Manche (CSM). Situé à une vingtaine de kilomètres de la centrale à deux pas d’Orano, le CSM est le premier centre de stockage de déchets radioactifs ouvert en France. Créé en 1969 par le Commissariat à l’énergie atomique, il a reçu 527 225 m2 de déchets radioactifs de faible et moyenne activité, entre 1969 et 1994, date à laquelle les 15 hectares sont arrivés à saturation. Désormais, les scientifiques y observent de nombreuses mesures dans les nappes phréatiques, sur le gazon qui recouvre les déchets enfouis dans la terre, etc. Les déchets radioactifs enfouis sur ce site ont une durée de vie jusqu’à 300 ans. Tout le processus est expliqué avec transparence aux visiteurs, lesquels étaient plus de 1700 en 2020.

 

Pratique
Pour visiter Flamanville, rendez-vous sur le site d’EDF ou par mail : visiteredf-flamanville@edf.fr
Côté CSM, rendez-vous sur le site www.andra.fr pour en savoir plus.