L’aventure « Pâturons !

L’écopâturage a été une porte d’entrée. Lucie Girault a créé avec son conjoint l’entreprise « Pâturons ! », qui propose des prestations d’entretien par écopâturage, avec son troupeau ovin. Une formule qui semble répondre à une demande actuelle.

Plus d'une vogue, Lucie Girault en a profité pour épouser le milieu agricole, accompagnée de son conjoint Jonathan Plassais, double actif. « Je voulais m’installer en élevage, car j’ai grandi avec la ferme de mes grands-parents et oncles. Mais n’ayant pas de terres familiales, l’écopâturage a été une porte d’entrée », raconte la jeune femme originaire du sud Touraine.

DES BREBIS QUI PÂTURENT CHEZ LES AUTRES

Lucie Girault a commencé l’aventure « Pâturons ! » en achetant un premier lot de 85 solognotes, en février 2022. Elle a ensuite trouvé à Cléré-les-Pins une ferme avec 30 hectares de terres, principalement utilisés pour couvrir les besoins de foin. Le troupeau est constitué aujourd’hui d’environ 280 mères. L’éleveuse a choisi des races rustiques (solognotes, rava, shropshire, d’Ouessant…), car « elles ne sont pas difficiles, elles mangent de la ronce, du saule… » Le modèle économique est basé sur la vente directe de viande d’agneau. Abattage, découpe et conditionnement seront assurés par l’abattoir de Vendôme, dès que les premiers agneaux auront atteint le poids idéal. Mais en attendant, le troupeau pâture sur les sites des clients.

Le printemps représente la période de forte activité. Lorsqu’elle a une demande de prestation, Lucie Girault visite les lieux. « Le client demande qu’on fasse place nette du site, ou qu’on laisse un peu de hauteur d’herbe. En fonction, on adapte le nombre de moutons et le temps de pâturage », explique l’éleveuse. Il peut s’agir de sites difficiles d’entretien, d’accès. « Pâturons ! » possède par exemple un contrat avec la communauté de communes Touraine ouest Val de Loire pour entretenir le site de la station d’épuration, où il y a beaucoup d’humidité et qui nécessite donc un entretien régulier.

 

"Au niveau financier, ça leur revient moins cher de faire appel à nous que d’entretenir mécaniquement, note la jeune éleveuse."

DES CONTRATS D’ENTRETIEN PLURIANNUELS

« Pâturons ! » intervient également pour Vinci autoroutes sur des parcelles autour des aires d’autoroute. Collectivités, zones d’activités, entreprises privées et particuliers peuvent faire appel aux services de la jeune société. « On apprécie les contrats sur plusieurs années, car c’est plus confortable que les contrats annuels à tacite reconduction, avoue la jeune femme. Souvent, il y a une année d’essai, puis on part sur plusieurs années. Les clients sont assez compréhensifs par rapport à notre métier d’éleveur. »

Le terrain doit bien sûr être clôturé, et le client peut d’ailleurs confier l’installation de clôtures à l’entreprise.

Suivant les sites, la saison, Lucie Girault se rend plusieurs fois par semaine sur les lieux de pâturage, parfois tous les jours. « Il faut s’assurer qu’ils aient de l’eau, apporter une tonne à eau en l’absence d’accès à l’eau sur les lieux, amener éventuellement un complément en foin, voir si les animaux vont bien… », décrit la jeune éleveuse. Les brebis trient instinctivement ce qui est toxique pour elles, donc pas d’inquiétude de ce côté-là. L’activité se développe si bien que Lucie Girault est à la recherche d’un salarié. « L’embauche me permettra de développer l’entreprise en refusant moins de demandes, et me laissera plus de temps pour prospecter », estime l’éleveuse, confiante.