L’élevage ovin s’engage dans la décarbonation

La filière ovine se fixe pour objectif de réduire de 12% son empreinte carbone d’ici à 2030. Grâce au programme européen Life Green Sheep, les éleveurs vont bénéficier d’une boite à outils et du retour d’expérience d’environ un millier d’exploitations pilotes.

Les bovins laitiers et viande avaient leurs programmes européens Life Carbon Dairy (2013-2018) et Life Beef Carbon (2016-2020), lesquels ont débouché sur la mise au point du l’outil de diagnostic CAP2ER par l’Institut de l’élevage, puis la reconnaissance en 2018 de la méthode Carbon Agri de suivi de réduction des émissions de GES au titre du Label bas carbone (LBC).

En 2021, 301 élevages embarquaient dans un projet LBC visant à réduire de 139.000 t les émissions de GES puis, en 2022, 933 éleveurs et céréaliers pour un cumul de 559.000 tonnes, moyennant une rémunération d’environ 30 euros pour chaque tonne évitée dans le cadre du mécanisme de la compensation carbone volontaire.

1096 élevages de référence

En 2020 était lancé le programme européen Life Green Sheep impliquant cinq pays (France, Espagne, Irlande, Italie, Roumanie) représentant 47% de la production de viande ovine et 63% de la production de lait de brebis. Objectif : réduire de 12% l’empreinte carbone des petits ruminants d’ici à 2025. Piloté en France par l’Institut de l’élevage, le programme emprunte la même formule qu’en élevage bovin, à savoir la constitution d’un réseau d’exploitations de démonstration (diagnostic CAP2ER niveau 1) au nombre de 885 en France et de fermes innovantes (diagnostic CAP2ER niveau 2), au nombre de 211, suivies par des conseillers et techniciens dûment formés. Les premiers résultats de l’observatoire des performances environnementales et des exemples de plans d’action permettant de réduire les émissions de GES seront présentés au salon Tech-Ovin (6-7 septembre à Bellac – Haute-Vienne).

Selon l’Institut de l’élevage, l’élevage de brebis dans son ensemble représente moins de 1% des émissions nationales de GES.

Les principaux leviers identifiés

Les principaux leviers identifiés jusqu’à présent sont de plusieurs ordres : optimiser les intrants (aliments, engrais et fioul), améliorer la fertilité des brebis, optimiser la ration alimentaire en adaptant la ration à l’état corporel et au stade physiologique des brebis, mieux maitriser les apports azotés en valorisant le fumier sur les surfaces cultivées ou en implantant des légumineuses dans les prairies par exemple.

Pour les élevages laitiers, les améliorations à réaliser porteront également sur la gestion des surfaces et l’alimentation : optimisation des concentrés, plus d’herbe et d’autonomie... Pour les élevages allaitants, les optimisations concernent davantage la gestion des surfaces et du troupeau pour améliorer la productivité. Grâce aux haies et aux sols des prairies et des parcours, du carbone est également stocké. Ainsi, les élevages de brebis compensent déjà entre 25 et 50% de leurs émissions en fonction des modes de production. Une prairie stocke en moyenne 570kg de carbone par hectare et par an pendant 30 ans, un parcours 250kg et les haies 125kg par 100 mètres de linéaires. Le maintien des prairies et des haies sur les fermes est donc un levier très important.