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La concurrence de l’Allemagne et des Pays-Bas pèse sur le commerce du VBF.
Les équilibres de production ne sont jamais établis, et restent soumis aux aléas géopolitiques, climatiques, environnementaux et surtout économiques
Conjoncture – La multiplication et le durcissement des conflits sociaux impactent de plus en plus le pouvoir d’achat des personnes les plus mobilisées, et l’inflation galopante fait plonger un peu plus une grande partie de la population qui a des fins de mois difficiles. Les abatteurs enregistrent un recul des commandes et surtout une descente en gamme des GMS. Ce phénomène de recul de la consommation de viande rouge n’est pas uniquement français. Des pays comme l’Allemagne ou l’Espagne y sont également confrontés, avec un ciseau des prix de vente en élevage et sur les étals qui s’est grandement inversé en un an.
Il y a un an, l’envolée des prix en Allemagne, en Belgique ou aux Pays-Bas était hallucinante. En quelques semaines, les tarifs ont atteint des sommets avec des vaches O à 5,10€ et des jeunes bovins R proches des 5,90€. Aujourd’hui, les vaches O Allemandes sont à la baisse a 4,15€ et les jeunes bovins R à 4,75€. Cet effondrement qui peut être supporté que par une très bonne valorisation du lait, place ce pays en position de force sur les marchés exports. La France importe 30% de ses viandes consommées, et la demande italienne en JB pour Pâques est couverte par des JB allemands ou polonais. Tout contribue à tirer les prix vers le bas dans un contexte national de charge élevée et de décroissance de la production.
Les équilibres de production ne sont jamais établis, et soumis en permanence aux aléas géopolitiques, climatiques, environnementaux et surtout économiques.
Le modèle français reste axé sur une consommation domestique intérieure, et il faudra que cela perdure si on veut maintenir le tissu qui anime nos campagnes. Faire perdurer l’élevage ou sauver ce qui peut l’être dans un schéma démographique établi et défavorable.
Pour cela, il ne faut pas démobiliser les jeunes générations, qui partent avec envie vers ce beau métier. La réussite sera souvent au rendez-vous, avec des projets souvent très réfléchis et bien accompagnés. La bonne question est de produire ce qui se vend avec une autonomie alimentaire qui limite les coûts de production, car les prix de vente devront se confrontés aux moyens mis en ouvre par les consommateurs. A chacun de choisir sa cible.
A quinze jours de Pâques, les concours d’animaux de boucherie se sont achevés, avec une offre en repli de 15% par rapport à 2022. Les besoins ont été limités, notamment en direction des GMS qui ont perdu énormément de marge dans la revalorisation importante des prix dans la viande conventionnelle depuis deux ans. La chasse aux Grands Prix est nettement moins soutenue que ces dernières années. Une plaque suffit pour mettre en valeur le rayon boucherie, avec des chefs bouchers très soucieux de l’équilibre économique de leur activité. Si les tarifs sont un peu plus élevés que l’an passé, les écarts de valorisation avec le marché conventionnel sont faibles avec une majorité d’animaux commercialisée entre 6,50 et 8,00€. Ces tarifs peinent à couvrir les coûts élevés d’engraissement de ces championnes, avec une rentabilité amoindrie quand elles sont achetées dans le maigre. La boucherie traditionnelle montre également des signes d’essoufflement avec des ventes qui ont été en repli sur mars.