La consommation de viande de nouveau en hausse en 2022

Après une hausse de 0,7% en 2021, la consommation de viande a progressé de 0,8% en 2022, tirée par le poulet côté espèce et la restauration hors domicile côté circuit. Les importations assurent le tiers de la consommation française, dépassant les 50% pour la viande ovine et le poulet.

Selon une synthèse conjointe d’Agreste et de FranceAgriMer, la consommation totale de viande des Français, à domicile et hors domicile, a augmenté de 0,8% en 2022, pour s’établir à 5,8 Mt équivalent-carcasse. Les millésimes 2021 et 2022 effacent ainsi les baisses enregistrées en 2019 et 2020 mais la consommation demeure inférieure à la moyenne 2015-2019. La hausse de +0,8% en 2022 s’explique pour un tiers par la croissance de la population et pour les deux autres tiers par l’augmentation de la consommation moyenne par habitant, qui s’établit à 85,2 kilos équivalent-carcasse par habitant contre 84,9 kilos en 2021.

Viandes de boucherie : le porc renforce sa suprématie

La consommation de viande de boucherie (bovine, porcine, ovine, équine et caprine) a progressé de 1,4% sur un an (3,85Mtec). Elle représente 66% de la consommation totale de viande. La viande porcine se positionne largement en tête (2,17Mtec, +1,6%, 32,1kgec/hab), devant la viande bovine (1,51Mtec, +1,1%, 22kgec/hab) et la viande ovine (0,15Mtec, +2,4%, 2,3kgec/hab).

Viandes de volailles : le poulet s’envole

La consommation de viandes de volailles et de lapin s’est en revanche repliée de 0,5% à 1,93Mtec. Mais lastatistique masque la très forte progression de viande de poulet (1,53Mtec, +4,7%, 22,5kgec/hab), qui connaît un taux de croissance annuel moyen de 4,1% depuis 2012, et qui représente désormais 26% de la consommation totale de viande, contre 18% il y a dix ans. En 2022, le poulet a ainsi détrôné la viande bovine de sa deuxième place derrière le porc. La consommation de viande de dinde (-11,6%) et de canard (-6,9%) sont en revanche en forte baisse, tout comme celle de lapin (-10 ,4%).

Des importations à hauteur de 33%

Issues à près de 88% de l’UE et couvrant 26% de la consommation, les importations de viande bovine ont bondi de 22,9% sur un an. L’augmentation concerne aussi bien les viandes fraîches ou réfrigérées (+13,9 %) que les viandes congelées (+5,7 %) et les préparations et conserves (+24,9 %).

Les importations de viande porcine augmentent de 7,9 % par rapport à 2021 et leur part dans la consommation progresse d’un point à 29 %.

Pour ce qui est de la viande ovine, les importations ont augmenté de 7,8 % sur un an et leur part dans la consommation de viande ovine atteint 54 %, gagnant deux points sur un an. Les volumes en provenance du Royaume-Uni, principal fournisseur de la France, repartent à la hausse (+12,5 % par rapport à 2021). Enfin, la consommation française de viande de poulet est satisfaite à 50% par les importations, notamment en provenance de Belgique et de Pologne. Toutes viandes confondues, l’importation représente 33% de la consommation nationale, en hausse de 11,7% sur un an.

Les achats des ménages en baisse

Si la consommation totale de viande est orientée à la hausse, les achats des ménages sont en revanche en baisse, des respectivement -4,2% pour la viande de boucherie et -5,8% pour la viande de volaille. Elle affecte davantage les produits non élaborés, à commencer par la viande de veau (-15,4%), la viande ovine (-14,2%), la viande bovine (-14,0%) et la viande de porc (-1%), que les produits élaborés. Le fléchissement de la demande avait déjà été observé en 2021, mais en 2022, il est renforcé par la hausse des prix : le prix moyen d’achat des viandes de boucherie en 2022 est de 12,15 €/kg, en hausse de 5,2 % par rapport à 2021.

Selon l’analyse d’Agreste et de FranceAgriMer, intermède Covid exclu, la baisse des achats des ménages est conforme à la tendance observée depuis cinq ans, La consommation hors domicile constitue par conséquent le moteur de la consommation de viande, la restauration rapide accordant une place très importante aux produits carnés. Or c'est cette même restauration hors domicile qui constitue le cheval de Troie de la viande importée. Selon l’Institut de l’élevage, 24 % des volumes de viande bovine produite et importée en France en 2017 étaient consommés en restauration.