La France déjà sous la menace de l’Influenza aviaire

Après la détection de plusieurs cas en Europe, dont un dans les Ardennes, le ministère de l’Agriculture relève le niveau de risque de « négligeable » à « modéré ». Des mesures de prévention s’imposent dès aujourd’hui dans les communes situées dans des Zones à risque particulier. La mise en œuvre du nouveau plan d’actions anti-IA est imminente.

La situation épidémiologique vis-à-vis de l'influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) est préoccupante, annonce le ministère de l’Agriculture dans un communiqué. Après la détection, le 2 septembre dernier de deux cas en Belgique et d’une cas au Luxembourg, le 2 septembre dernier, l’Anses (*) a confirmé la présence d’un foyer H5N8 chez un particulier détendeur de volailles dans les Ardennes. « Tous les animaux ont été euthanasiés le 8 septembre, de manière anticipée, pour éviter la diffusion du virus, et les zones de protection et de surveillance ont été immédiatement mises en place autour du foyer », indique le ministère qui, dans la foulée, a décidé d'élever le niveau de risque de « négligeable » à « modéré », tout en précisant que la détection du cas dans les Ardennes « ne remet pas en cause le statut recouvré par la France le 2 septembre de pays indemne d’influenza ».

Mesures de prévention dans les ZRP

En revanche, à compter de ce vendredi entrent en vigueur des mesures de prévention dans les communes situées dans des Zones à risque particulier (ZRP), c’est à dire abritant des zones humides fréquentées par les oiseaux migrateurs. La liste des communes concernées est définie par l’arrêté ministériel du 16 mars 2016. Les mesures qui s’y appliquent sont les suivantes : mise à l’abri des volailles,  interdiction de rassemblement d’oiseaux (pour des concours par exemple),  interdiction de faire participer des oiseaux originaires de ZRP à des rassemblements organisés dans le reste du territoire,  autorisations limitées des transports et d’introduction dans le milieu naturel de gibiers à plumes et de l’utilisation d’appelants, interdiction des compétitions de pigeons voyageurs, vaccination obligatoire dans les parcs zoologiques pour les oiseaux ne pouvant être confinés ou protégés sous filet. Ces mesures sont accompagnées d’une surveillance clinique quotidienne dans tous les élevages, commerciaux et non commerciaux.

Deux mois d’avance sur 2020

La détection des premiers cas de grippe aviaire sur notre territoire intervient avec environ deux mois d’avance par rapport à 2020, année où le premier cas avait été détecté en Corse le 16 novembre. Le relèvement du niveau de risque de « négligeable » à « modéré » était quant à lui intervenu le 25 octobre.

L’hiver dernier, la France a été victime d’une troisième épidémie d’influenza aviaire, la troisième en cinq ans, se traduisant par l’abattage de 3,5 millions de canards et un coût économique supérieur à plus de 70 millions d’euros.

"Les nouvelles règles applicables entreront en vigueur très prochainement"

Pour déjouer ces crises sanitaires à répétition, le ministère et les parties prenantes ont paraphé, le 8 juillet dernier, un plan d’actions, où figurent la fin des régimes dérogatoires pour les  élevages comptant moins de 3200 canards assortie d’une mise à l’abri obligatoire des animaux en période à risques, la protection des zones d’alimentation et d’abreuvement, la télédéclaration des élevages et des mouvements, la création de zones à risque de diffusion à moindre densité d’animaux ou encore la mise en place d’audit et d'un certificat de biosécurité. En cas d’abattage sanitaire, les indemnisations seront conditionnées au respect des mesures prescrites dans la réglementation.

Dans son communiqué, le ministère de l’Agriculture indique que « les nouvelles règles applicables entreront en vigueur très prochainement ».

(*) Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail