La France instaure une mesure miroir sur les antibiotiques de croissance

Un arrêté publié le 22 février interdit l’importation de viande issue d’animaux élevée dans les pays tiers, ayant reçu des antibiotiques pour stimuler leur croissance, une pratique interdite en Europe depuis 2006.

« C’est une mesure nationale qui anticipe la réglementation européenne », commente le cabinet du ministère de l’Agriculture. En effet, en application du règlement (UE) n° 2019/6 du 11 décembre 2018 relatif aux médicaments vétérinaires, la Commission européenne devait prendre un acte délégué visant à interdire l’importation de viandes issues d’animaux « dopés » aux antibiotiques avant le 28 janvier 2022. Cette mesure n’ayant pas été mise en place dans les temps, le gouvernement français a décidé de l’instaurer à l’échelle nationale, avec un délai de deux mois pour laisser le temps aux opérateurs d’adapter leurs procédures.

Concrètement, à partir du 22 avril 2022, l’importation et la mise sur le marché en France de viandes issues d’animaux ayant reçu des antibiotiques à des fins de facteurs de croissance, et non à des fins de soin, seront interdits.

Tout au long de la chaîne d’importation, de transformation et de mise en marché de ces produits, les opérateurs français seront tenus de « mettre en œuvre des moyens de maitrise du risque d’incorporation de viandes et produits à base de viandes ne respectant pas cette interdiction, sous le contrôle des services du ministère de l’agriculture et de l’alimentation. Il s’agit en particulier de recueillir auprès de leurs fournisseurs des attestations de conformité pour les produits importés de pays tiers de l’Union européenne n’ayant pas interdit l’utilisation des antibiotiques utilisés en tant que facteurs de croissance », précise le ministère de l’Agriculture.

Dans un communiqué, Interbev a immédiatement salué la mise en place de cet arrêté, réclamé depuis longtemps par la filière. « Si cette mesure franco-française ne constitue pas la « mesure miroir » européenne telle qu’appelée de ses vœux par Interbev, elle n’en symbolise pas moins un premier pas d’intérêt majeur en faveur de la réciprocité des normes de production agricole dans les échanges commerciaux », a indiqué l’interprofession de l’élevage et de la viande.

« Nous voulons montrer que la France est pilote et pionnière dans le concept du « One Health » (une seule santé pour les humains, les animaux et les végétaux) », déclare-t-on au ministère de l’Agriculture.