La paludiculture est une forme d'agriculture pratiquée sur des terres humides

La paludiculture consiste à planter des cultures, plus rarement à faire pâturer certains animaux d'élevage, qui supportent bien les conditions humides.

Qu'est-ce qu'une tourbière ?

Une tourbière naturelle est un écosystème de zone humide dans lequel plus de matière organique est produite qu'elle n'est décomposée. La matière organique, comme les plantes mortes et les mousses, s'accumule dans les zones humides. En raison des conditions environnementales spécifiques : une saturation en eau presque permanente et un manque d'oxygène, cette matière organique se transforme en tourbe.

Que peut-on cultiver sur des terres humides ?

L'objectif en paludiculture est de maintenir des niveaux d'eaux élevés qui maintiennent la tourbe complètement saturée pour la préserver dans le sol. Les activités qui ont toujours existé sur les tourbières naturelles, telles que la cueillette de baies, la cueillette de champignons, et la culture de plantes alimentaires, notamment la myrtille, le céleri, la canneberge, l'ortie, le cresson de fontaine et le poivre d'eau, qui prospèrent dans ces conditions, pourraient être classées comme de la paludiculture. Ces dernières années, de nouvelles cultures ont été mises en œuvre et évaluées, pour fournir des sources de revenus sur les terres humides et réhumidifiées.

Les plantes de paludiculture doivent :

  • Etre adaptées aux niveaux d'humidité élevés.
  • Produire de la biomasse aérienne ayant des utilisations économiques.

Les nouvelles plantes explorées qui répondent à ces deux critères comprennent les roseaux, les massettes (typha ou quenouille), les mousses de tourbe, le papyrus, les laîches et d'autres graminées.

Ces nouvelles cultures mettent l'accent sur la production de matières premières pouvant être utilisées dans la construction, telles que l'isolation ou dans la fabrication. Certaines plantes peuvent également être utilisées pour l'alimentation animale ou pour produire des matériaux d'emballage ou des produits chimiques d'origine biologique. Les mousses de tourbes, les massettes et les roseaux produisent également une variété de matières premières pour l'horticulture.

De plus, il est également possible de faire pâturer du bétail, surtout des bovins, sur les parties les plus sèches des terres humides. Des buffles d'eau ont même été introduits dans les tourbières européennes. Selon le centre allemand Griefswald Mire, qui oeuvre pour la préservation des tourbières, il y a environ 70 fermes avec 1 500 buffles d'eau en Allemagne, par exemple. En raison de leurs larges sabots, les buffles d'eau peuvent se déplacer plus facilement sur les pâturages humides que les bovins.

Si l'élevage de bétail sur les tourbières peut être qualifié de paludiculture, cette pratique doit cependant être soigneusement surveillée. Le surpâturage peut entraîner la dégradation des tourbières, ce qui explique pourquoi l'élevage est plus rarement au centre des initiatives de paludiculture.

Pourquoi la paludiculture suscite de plus en plus d’intérêt ?

La tourbe est un puits de carbone, ce qui signifie qu'elle est capable d'absorber et de stocker de grandes quantités de dioxyde de carbone. Même si elles ne représentent que 3 % de la surface des terres dans le mondeles tourbières stockent près de 30 % de tout le carbone stocké dans le sol. En Europe seulement, les tourbières stockent cinq fois plus de carbone que les forêts.

En revanche, les émissions des tourbières drainées et dégradées sont extrêmement élevées. À l'échelle mondiale, elles représentent presque le double des émissions de CO2 de l'aviation. La paludiculture contribue à réduire les émissions de gaz à effet de serre en empêchant l'oxydation de la tourbe.

La paludiculture peut permettre un équilibre entre cultiver des terres tout en stockant des grandes quantités de carbone, en travaillant avec les conditions humides plutôt qu’en les combattant.

LIRE LA SUITE DE L'ARTICLE 

https://wiki.tripleperformance.fr/