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La production laitière en France : une reprise timide après une baisse en 2023

Conjoncture Laitière - avril 2024 - Benoît Rouyer

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Moisson 2024, le revenu des agriculteurs en forte baisse

Conjoncture &ndash; M&ecirc;me si tout le monde est conscient du probl&egrave;me, le milieu de l&rsquo;&eacute;levage se d&eacute;peuple. La d&eacute;croissance des volumes perdure avec toujours plus de d&eacute;parts que de reprises. Quand les terres sont cultivables, les animaux sont remplac&eacute;s par des cultures et cela est tr&egrave;s souvent irr&eacute;m&eacute;diable. Dans les zones d&rsquo;&eacute;levage pures, les fermes s&rsquo;agrandissent, mais sans progression des cheptels, faute de temps ou de main-d&rsquo;&oelig;uvre. La s&eacute;curisation alimentaire est une pr&eacute;occupation forte du monde de l&rsquo;&eacute;levage, avec des changements climatiques aux effets d&eacute;vastateurs (s&eacute;cheresse), m&ecirc;me si 2023 et 2024 avaient &eacute;t&eacute; deux ann&eacute;es tr&egrave;s cl&eacute;mentes &agrave; ce sujet. Le niveau des prix des aliments a baiss&eacute; dans le sillage du prix des c&eacute;r&eacute;ales. Sur cette seconde moiti&eacute; de l&rsquo;ann&eacute;e, les &eacute;leveurs vont pouvoir souffler un peu face &agrave; des r&eacute;coltes de ma&iuml;s qui s&rsquo;annoncent tr&egrave;s bonnes en volumes et en qualit&eacute; malgr&eacute; des implantations compliqu&eacute;es et des semis tardifs. L&rsquo;&eacute;t&eacute; pluvieux aura &eacute;t&eacute; tr&egrave;s favorable et les stocks vont pouvoir &ecirc;tre reconstitu&eacute;s.La seule ombre au tableau et elle n&rsquo;est pas des moindres, c&rsquo;est l&rsquo;&eacute;volution des maladies vectorielles (FCO &ndash; MHE), avec des r&eacute;percussions &eacute;conomiques et sanitaires importantes sur les &eacute;levages touch&eacute;s, et des contraintes fortes pour les autres. La vaccination de masse est la seule solution, avec des vaccins disponibles et pris en charge par l&rsquo;&eacute;tat. La difficult&eacute; sera dans la mise en &oelig;uvre, car tous les &eacute;leveurs ne sont pas pr&ecirc;ts &agrave; vacciner (face &agrave; la charge de travail ou par conviction).Dans le nord du pays, la FCO 3&nbsp;entra&icirc;ne de fortes baisses de production laiti&egrave;re avec des animaux tr&egrave;s affaiblis qu&rsquo;il faut soigner. Les cons&eacute;quences sur le commerce des broutards et des petits veaux sont catastrophiques, car les sujets qui r&eacute;agissent aux PCR ne trouvent pas preneur ou pour des prix fortement d&eacute;grad&eacute;s (c&rsquo;est la double peine). La recrudescence de la FCO 8 et de la MHE, a &eacute;galement des cons&eacute;quences dramatiques pour les &eacute;levages touch&eacute;s. La douceur de cette fin d&rsquo;&eacute;t&eacute; et le rel&egrave;vement des temp&eacute;ratures vont contribuer &agrave; une multiplication des moucherons vecteurs de ces maladies avec une explosion des cas recens&eacute;s et une extension rapide des zones r&eacute;gul&eacute;es.Dans un contexte d&eacute;j&agrave; tr&egrave;s inqui&eacute;tant, la production laiti&egrave;re reste en net repli, m&ecirc;me si les projectionnistes annoncent un ralentissement dans cette baisse. Les effets de ce repli de la production sont tr&egrave;s impactant pour les outils industriels qui ont et auront de plus en plus de mal &agrave; trouver la marchandise n&eacute;cessaire pour couvrir leurs commandes, dans un mixte viande transform&eacute;e/pi&egrave;ces &agrave; d&eacute;couper en pleine &eacute;volution. Apr&egrave;s avoir contenu les prix sur l&rsquo;&eacute;t&eacute; sur les prix pour amoindrir l&rsquo;&eacute;cart avec nos voisins europ&eacute;ens, les industriels observent depuis deux semaines un manque de vaches pour servir les magasins ou les restaurants scolaires pour la rentr&eacute;e.Cette rentr&eacute;e 2024 se fait sur une dynamique positive en termes de valorisation pour les &eacute;leveurs faute d&rsquo;offre suffisante, quelle que soit la gamme de marchandise. Les ensilages de ma&iuml;s devraient bient&ocirc;t d&eacute;buter et qui vont s&rsquo;&eacute;taler jusqu&rsquo;&agrave; la fin octobre en fonction des indices sem&eacute;s, de l&rsquo;avancement des cultures et des r&eacute;gions. Cela contribuera ponctuellement &agrave; un ralentissement de l&rsquo;offre. Depuis le d&eacute;but d&rsquo;ann&eacute;e, les abattages de races &agrave; viande ont recul&eacute; de 6,7&nbsp;% (6,8&nbsp;% l&rsquo;an pass&eacute;) et de 2,7&nbsp;% en laiti&egrave;res (-5,6&nbsp;% l&rsquo;an pass&eacute;). La semaine 33 (15&nbsp;ao&ucirc;t) a marqu&eacute; le plus faible volume d&rsquo;abattage de l&rsquo;ann&eacute;e avec seulement 45600 animaux abattus. Les volumes disponibles ont depuis progress&eacute;, pour permettre une meilleure couverture de la demande. Les industriels ont d&eacute;sengorg&eacute; leurs frigos.Cette progression des prix appr&eacute;ciables pour les &eacute;leveurs n&rsquo;est pas sans poser de probl&egrave;me dans le secteur de la restauration hors foyer, attach&eacute; au VBF (notamment scolaire) o&ugrave; les budgets restent serr&eacute;s avec des enjeux soci&eacute;taux importants, dans cette p&eacute;riode de trouble politique. La loi de programmation agricole est toujours en attente.

Les épizooties de FCO 3 et 8 et de MHE se développent à grande vitesse au profit d’une météo très favorable. Les conséquences pour les élevages touchés sont dramatiques.

Conjoncture - Les FCO et la MHE font des ravages.

Les tendances de prix sur les march&eacute;s du porc vivant &eacute;taient loin d&rsquo;&ecirc;tre homog&egrave;nes en fin de semaine derni&egrave;re avec de la stabilit&eacute; en Allemagne, Autriche, Belgique. De la baisse au Danemark, aux Pays-Bas, en Espagne, au Portugal et en France. De la hausse en Italie. En Allemagne, le prix de r&eacute;f&eacute;rence est rest&eacute; inchang&eacute; en milieu de semaine derni&egrave;re alors que le retour des vacanciers et en particulier ceux des l&auml;nder les plus peupl&eacute;s d&rsquo;Allemagne, devrait permettre d&rsquo;animer la demande. La fin des cong&eacute;s signifie &eacute;galement la reprise des entreprises de transformation et des besoins en hausses. Selon AMI, la plupart des pi&egrave;ces de la d&eacute;coupe b&eacute;n&eacute;ficie d&rsquo;une bonne demande, en revanche les ventes de graisses et autres produits secondaires sont plus difficiles et moins rentables. Malgr&eacute; le f&eacute;ri&eacute; du 15 ao&ucirc;t dans certains l&auml;nder du sud, les offres globales ne sont pas tr&egrave;s &eacute;lev&eacute;es et s&rsquo;&eacute;quilibrent avec la demande. A noter la propagation de la fi&egrave;vre porcine africaine encore plus &agrave; l&rsquo;ouest du territoire avec un cas dans un petit &eacute;levage en Rh&eacute;nanie-Palatinat, &agrave; 65 km de la fronti&egrave;re fran&ccedil;aise. En Belgique, le march&eacute; tend &eacute;galement &agrave; l&rsquo;&eacute;quilibre sur le march&eacute; int&eacute;rieur comme &agrave; l&rsquo;export. Les poids ont beaucoup baiss&eacute; ces derni&egrave;res semaines en raison des rumeurs de forte baisse du cours en Allemagne qui ont amen&eacute; les &eacute;leveurs &agrave; avancer la commercialisation de leurs porcs, ce qui explique aussi que l&rsquo;activit&eacute; d&rsquo;abattage soit en hausse actuellement de 10 % par rapport &agrave; l&rsquo;an pass&eacute;. A noter &eacute;galement une nouvelle baisse du prix du porc (-5 cents) au Danemark malgr&eacute; sa situation bien inf&eacute;rieure &agrave; celle des autres grandes r&eacute;f&eacute;rences europ&eacute;ennes et notamment espagnole avec laquelle un &eacute;cart de plus de 60 centimes est constat&eacute; sur le prix pay&eacute; &eacute;leveur selon les calculs de l&rsquo;IFIP. En Espagne, le prix s&rsquo;est repli&eacute; de 2,5 centimes du kilo vif. La baisse des poids se poursuit mais de fa&ccedil;on beaucoup plus mesur&eacute;e qu&rsquo;au cours des derni&egrave;res semaines avec des baisses hebdomadaires de 1 kilo. L&rsquo;offre se renforce avec une mise en march&eacute; des porcs plus rapide car les &eacute;leveurs craignent une spirale baissi&egrave;re du prix. Il est vrai que pour &ecirc;tre plus comp&eacute;titif, le prix espagnol va devoir se rapprocher de ses concurrents europ&eacute;ens. Pour le moment, les prix de la viande se maintiennent sur le march&eacute; int&eacute;rieur, soutenus par la pr&eacute;sence touristique. En Italie, la hausse du prix est toujours d&rsquo;actualit&eacute;, &agrave; contre-courant des autres tendances europ&eacute;ennes. Le tourisme soutient encore une bonne demande surtout sur les pi&egrave;ces &agrave; griller et le jambon. Les acteurs de march&eacute; s&rsquo;inqui&egrave;tent toutefois des cons&eacute;quences &agrave; venir de la fi&egrave;vre porcine africaine. Aux Etats-Unis, le prix du porc reprend une tendance &agrave; la baisse comme observ&eacute;e les ann&eacute;es pr&eacute;c&eacute;dentes &agrave; la m&ecirc;me p&eacute;riode et qui se prolonge globalement jusqu&rsquo;&agrave; la fin de l&rsquo;ann&eacute;e. En milieu de mois, les abattages de porcs ont d&eacute;pass&eacute; les 2,5 millions de t&ecirc;tes, ce qui est un peu plus &eacute;lev&eacute; que pr&eacute;vu, mais compr&eacute;hensible compte tenu des perturbations m&eacute;t&eacute;orologiques de la semaine pr&eacute;c&eacute;dente. La semaine pass&eacute;e, l'abattage devrait &agrave; nouveau d&eacute;passer les 2,5 millions de t&ecirc;tes, les producteurs cherchant &agrave; anticiper la courte semaine d&rsquo;activit&eacute; qui s'annonce avec le f&eacute;ri&eacute; du Labour Day le 2 septembre.&nbsp;Le poids des porcs est actuellement sup&eacute;rieur d'environ 1 % &agrave; celui d'il y a un an. En Chine, la tendance du prix du porc se fait plus fluctuante. Au 21 ao&ucirc;t, le prix du porc en Chine est en hausse &agrave; 20,67 CNY (2,61 euros). Alors que les prix du porc continuaient d&rsquo;augmenter, les abattoirs sont devenus plus r&eacute;ticents &agrave; acheter et ont r&eacute;duit leur activit&eacute; ce qui avait conduit &agrave; une baisse du cours. Puis, plus r&eacute;cemment, les &eacute;leveurs ont retenu leurs porcs profitant d&rsquo;une baisse des prix des aliments et des co&ucirc;ts de production ce qui a limit&eacute; l&rsquo;offre et amen&eacute; &agrave; une nouvelle reprise des cours. MPB : nouvelle baisse maximum de 6 centimes dans la semaine Pour la quatri&egrave;me semaine cons&eacute;cutive, le m&ecirc;me sc&eacute;nario s&rsquo;est reproduit au March&eacute; du Porc Fran&ccedil;ais avec 2 baisses maximum le lundi (- 1 centime) et le jeudi (- 5 centimes). Si le lundi 19 ao&ucirc;t, aucun porc n&rsquo;a &eacute;t&eacute; invendu, les groupements vendeurs ont oppos&eacute; un peu de r&eacute;sistance en d&eacute;but de s&eacute;ance le jeudi 22 ao&ucirc;t avec 1 134 porcs refus&eacute;s &agrave; la vente. Mais la demande des abattoirs semble r&eacute;duite et pr&egrave;s de 1 000 porcs n&rsquo;ont obtenu aucune ench&egrave;re mais ont pu &ecirc;tre affect&eacute;s en fin de march&eacute;. La proximit&eacute; de la rentr&eacute;e ne semble plus provoquer le regain de demande traditionnel avec une consommation actuelle qui semble en berne sur de nombreux produits dont le jambon et la longe. Les rivalit&eacute;s inter-entreprises en qu&ecirc;te de comp&eacute;titivit&eacute; sur le march&eacute; national et sur un march&eacute; europ&eacute;en largement approvisionn&eacute; en viande, cr&eacute;ent de fortes tensions au d&eacute;triment du prix du porc. Pourtant, les offres ne sont pas &eacute;lev&eacute;es au regard des abattages de la zone Uniporc qui se sont &eacute;lev&eacute;s &agrave; 345 126 porcs, en baisse de 10 846 porcs par rapport &agrave; la m&ecirc;me semaine 2023. Les poids sont en hausse de 431 g &agrave; 96,07 kilos, cons&eacute;quence du ralentissement d&rsquo;activit&eacute; li&eacute; au f&eacute;ri&eacute; du 15 ao&ucirc;t. Depuis la semaine 01, le d&eacute;ficit d&rsquo;abattage sur la zone Uniporc s&rsquo;&eacute;l&egrave;ve &agrave; 203 780 porcs, soit pr&egrave;s de 6 000 porcs abattus en moins chaque semaine (-1,72 %)