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Le Crédit Agricole annonce une solution de quasi-fonds propres pour les exploitations agricoles
Le Crédit Agricole annonce le lancement d’un Fonds de développement en agriculture sous forme de quasi-fonds propres, permettant aux agriculteurs de différer le remboursement du capital lors des premières années.
Face aux enjeux d’installation et de modernisation des exploitations agricoles françaises, dont le coût est estimé à près de 8 milliards d’euros d’ici à 2030, le Crédit Agricole propose une nouvelle solution à destination des agriculteurs et des agricultrices, sous forme de quasi-fonds propres. L’objectif est de leur permettre d’alléger les mensualités les premières années, et de renforcer la structure financière de leurs exploitations. Une expérimentation a été lancée avec un premier fonds doté de 10 millions d’euros.
Parer aux aléas les premières années
« Lorsque les jeunes s’installent, ils apportent la plupart du temps entre 50 000 et 100 000 euros, via leurs économies et les différentes aides auxquelles ils peuvent prétendre. Ce qui est déjà une très grosse somme, mais pour qu’un jeune s’installe sereinement, nous estimons qu’il doit arriver avec 13 à 15% de fonds propres pour sécuriser son installation et absorber les aléas », a indiqué Christelle Doussineau, directrice du marché de l’agriculture du Crédit Agricole en Bretagne, lors d’une conférence de presse le 16 septembre au Space à Rennes.
Le nouveau fonds de développement agricole viendra ainsi compléter l’apport des porteurs de projet via des quasi-fonds-propres. Concrètement, cette solution permet de différer le remboursement du capital pendant les 7 à 9 premières années, et de ne payer que les intérêts pendant les premières années du projet.
« Lors des 7 premières années de l’installation, nous devons veiller à ce que les jeunes installés dégagent suffisamment de trésorerie pour commencer à en mettre de côté en prévision du remboursement de ces quasi-fonds propres, ou à pouvoir faire des remboursements anticipés », poursuit Christelle Doussineau.
Selon les estimations du Crédit Agricole de Bretagne, le montant du complément en quasi-fonds propres oscillerait entre 150 000 et 250 000 euros pour une installation, en particulier en volaille et porc.
« Il était important que ce soient des quasi-fonds propres car cela nous permet de ne pas entrer au capital de l’exploitation, a fait savoir Jean-Pierre Touzet, directeur du pôle agri-agro, garantie et investissement à Crédit Agricole SA. Nous souhaitons que l’agriculteur conserve les enjeux de gouvernance de son exploitation ».
Or, avec un ticket d’entrée entre 150 000 et 250 000 euros au capital, le Crédit Agricole serait très vite majoritaire.
« Aujourd’hui, nous voyons beaucoup d’agriculteurs qui ont la capacité technique et la dimension entrepreneuriale pour s’installer ou développer une exploitation, mais qui sont freinés par les investissements lourds, indique Jean-Pierre Touzet. Ce système de quasi-fonds propres vient renforcer la structure financière de l’exploitation ».
En 2024, 8,7 milliards d’euros de prêts ont été accordés par la Crédit Agricole aux exploitations. Un chiffre en recul de 9,2% par rapport à 2023, en raison notamment du ralentissement des investissements dans le secteur viticole. Le premier semestre 2025 signe la reprise, avec une hausse de 5,4% du montant des crédits accordés. Les plus fortes croissances concernent la volaille (+14,3%) et les bovins viande (+12,4%).