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Les cours du blé s’écroulent sous les 190 €/t
Face à des récoltes record dans les principales régions productrices et des stocks qui s'accumulent, le marché mondial du blé subit une pression baissière historique.
Le contrat blé tendre Décembre Euronext a franchi à la baisse le seuil symbolique des 190 €/t, clôturant à 189,75 €/t le 4 septembre 2025. Cette nouvelle chute s'explique principalement par l'afflux massif de blé sur les marchés internationaux. La Russie devrait récolter 86,1 millions de tonnes cette année, soit sa troisième meilleure récolte historique, tandis que l'Australie prévoit une production de 33,6 millions de tonnes, selon le cabinet d’analyse Argus.
L'Europe n'est pas en reste avec des récoltes records enregistrées en Espagne, Roumanie et Bulgarie. Dans l'hémisphère sud, les conditions climatiques favorables en Australie et en Argentine, combinées à des stocks de départ déjà élevés, ne font qu'accentuer cette surabondance.
Un marché physique au ralenti
Dans ce contexte d'offre pléthorique, « les acheteurs ont fort intérêt à patienter pour contractualiser de nouveaux volumes, laissant ainsi le marché physique atone », explique-t-on chez Argus. Le retour de la Tunisie aux achats pour un appel d’offres de blé ne compense pas l'absence de grands importateurs comme l'Algérie ou la Chine.
Pour l'Europe, et particulièrement la France, la situation s'annonce difficile. L'Hexagone pourrait terminer la campagne avec un stock de 4 millions de tonnes, un niveau inédit depuis 2004, pour des exportations attendues à 8 millions de tonnes. La concurrence s'annonce féroce face à la domination russo-ukrainienne sur les marchés d'exportation.
Des stocks en hausse, des prix sous pression
Selon Argus, la production cumulée des huit principaux exportateurs mondiaux dépassera pour la première fois les 400 millions de tonnes et les stocks devraient atteindre 69 millions de tonnes, un sommet depuis 8 ans.
Les seuls facteurs susceptibles de renverser cette tendance baissière seraient une montée des tensions géopolitiques ou des aléas climatiques majeurs. Pour l'heure, les récentes pluies en Argentine écartent ce dernier risque, laissant le marché dans une configuration baissière.