Le droit à l’essai en GAEC : se tester avant de se lancer

Bien plus qu’une unité d’exploitation agricole, le GAEC est avant tout une aventure humaine. Pour permettre aux personnes de vérifier la solidité de leur association, le droit à l’essai s’expérimente dans plusieurs départements.

Le GAEC - Groupement Agricole d’Exploitation en Commun, - repose sur l’association de plusieurs personnes qui unissent leur force de travail autour d’un objectif commun. À la genèse de ce type de groupements, ce sont souvent les motivations économique et technique qui priment. Or, les relations humaines sont des composantes fondamentales et il n’est d’ailleurs pas rare que les mésententes récurrentes entre associés soient à l’origine de situations d’échec.

Droit à l’essai : des expérimentations en cours

Dans le département de la Haute-Savoie, le droit à l’essai fait ses preuves depuis une trentaine d’années. Face aux retours globalement satisfaisants, l’expérience est lancée dans d’autres départements et même en Bretagne ! En effet, des expérimentations ont lieu dans les Côtes-d'Armor ainsi qu’en Ille-et-Vilaine.

Les buts visés par le droit à l’essai sont nombreux. En priorité, l’expérience vise à pérenniser les exploitations agricoles en limitant notamment le nombre de sorties d’associées pour des raisons de mésentente dans les GAEC. Dans les faits, ce droit à l’essai facilite le renouvellement des générations ainsi que la transmission en apportant de la sérénité au sein des groupes.

Modalités du droit à l’essai

Concrètement, le droit à l’essai démarre par l’élaboration d’un contrat d’engagement. Un organisme, tel que la Chambre d’agriculture, assure le suivi en fournissant notamment de l’accompagnement, de la formation et des conseils. Conclu au démarrage de l’essai, le contrat se poursuit pendant une durée déterminée, le plus souvent une année à l’issue de laquelle les protagonistes font le choix de s’associer officiellement ou bien de mettre un terme à l’expérience.

Aujourd’hui, le statut “d’associé à l’essai” n’existe pas. En conséquence, le futur associé doit opter pour un statut adapté à sa situation et à celle du GAEC : associé, salarié, stagiaire, aide familial. La question de la prise en charge des coûts doit être débattue entre les parties prenantes. Toujours est-il que le contrat doit stipuler les objectifs de l’essai, son déroulement précis, les modalités de fonctionnement et d’organisation du travail.

Avec plus de 200 000 départs en retraite dans le secteur agricole français d’ici les dix prochaines années, l’enjeu est important. Le droit à l’essai est une véritable opportunité pour ceux qui souhaitent tester leurs motivations. L’expérimentation se poursuit en Bretagne. Elle est même en cours de finalisation !