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Les viticulteurs de la vallée du Rhône anticipent une reprise "très bonne, voire violente"
Malgré la crise sanitaire, les viticulteurs de la vallée du Rhône sont plutôt optimistes, après une année 2020 durant laquelle les ventes ont tenu le choc, et ils anticipent une reprise "très forte", voire "violente" en 2021.
"En 2020, on a fait un atterrissage correct dans un contexte pourri. Pour 2021, j'imagine une reprise très bonne, voire violente s'il y a une perspective de réouverture à très courte échéance des bars et restaurants", déclare le président de l'interprofession Inter-Rhône, Philippe Pellaton. En 2020, les volumes commercialisés parmi les 31 appellations de la vallée du Rhône ont baissé de 8%, à 2,5 millions d'hectolitres. Contre toute attente, c'est le marché français qui a plombé les ventes avec une baisse proche de 30% sur le marché CHR (caviste, hôtel, restauration). Les marchés à l'export ont permis un rééquilibrage grâce à une baisse des exportations limitée à 1% en volume.
Les pays européens, Belgique en tête, ont permis de compenser le recul de deux marchés importants pour le secteur : les Etats-Unis et la Chine. "Les Belges ont moins pu venir en France en 2020 alors ils ont reconsommé ce type de vin chez eux", faisant de la Belgique le premier pays importateur des vins de la vallée, précise Philippe Pellaton.
La cuvée 2021 amputée d'un tiers
La Chine est quant à elle passée en un an de la 4e place des pays acheteurs à la 7e. "Et ce n'est pas un simple effet Covid car en deux ans, on a perdu 50% des volumes", commente le président de l'interprofession, évoquant notamment les blocages réglementaires pour faire des campagnes de promotion. Le début de 2021 est mal parti avec les stations de ski qui sont restées fermées. "Ca pèse, les Alpes sont pour nous un marché de proximité", selon M. Pellaton.
Mais malgré tout, il "imagine une reprise un peu violente" si les établissements de restauration rouvrent, que les mariages et les grandes fêtes d'anniversaire reprennent.
Côté production, après une récolte en léger repli en 2020 (-3%) à 2,7 millions d'hectolitres, le gel du printemps laisse présager une récolte 2021 en baisse de 30 à 35% avec des situations très disparates d'une appellation à l'autre. Sur les parcelles touchées, le gel, habituellement dissipé par le mistral dans la vallée, a quasi anéanti tout espoir de vendange. Seule bonne nouvelle, "le gel va permettre de purger les stocks" à la production qui avaient gonflé de 10%.