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Vendredi 21/11/2025

Et pourtant, ils l’apprécient toujours (le vin, nos compatriotes)

Recul n’est pas désintérêt : tel est l’enseignement majeur de Baromètre Ifop 2025 sur les Français et le vin, commandité par Vin & Société, qui acte la baisse de consommation mais élève toujours le vin et ses aménités à un haut niveau de considération.

Recul parce que sont 77% des Français déclarent boire du vin en 2025 contre 85% en 2019. Mais pas désintérêt parce que, 94% considèrent que le vin fait partie de l’identité culturelle de la France, 92% estiment qu’il donne une bonne image de la France dans le monde et qu’il participe à l’attractivité des touristes dans nos régions, 92% qu’il contribue à une part importante des exportations françaises, 84% qu'il constitue une composante de l’art de vivre à la française, 82% qu’il dynamise et crée de l’emploi.

Autant d’éléments de « réassurance » pour Samuel Montgermont, président de Vin & Société, strcture fédérant l’ensemble des instances de la filière, soit 440.000 acteurs. « Dans un monde en mutation rapide, où les repères changent profondément, l’attachement des Français, le vin reste une image positive et rassurante, qui incarne à la fois la continuité de nos traditions et la force de notre art de vivre. Mais il revient à la filière d’accompagner cette évolution pour que ce lien demeure vivant et en phase avec les attentes de la société ».

Confrontée à un enchainement critique d’aléas climatiques, à d’imprévisibles soubresauts géopolitiques et à une déconsommation croissante doublée d’une distanciation rampante des Français dans leur rapport au vin, la filière viticole est en proie à une crise inédite, aux potentiels impacts économiques et socio-culturels insondables et que rien ne semble conjurer. Autant de défis auxquels sont sensibles nos compatriotes et que jugent que la viticulture doit rester une filière stratégique de l’Hexagone. Elle figure parmi les secteurs d’excellence à soutenir en priorité (31%), au même niveau que l’aéronautique (31%) et juste derrière l’industrie pharmaceutique (43 %). Preuve que, même moins présent sur la table, le vin conserve toute sa place dans le récit collectif et dans l’économie nationale.

La modération, un fait établi en matière de vin

Si l’attachement patrimonial est intact, les usages, évoluent sensiblement : moins consommé, le vin s’impose de plus en plus comme une boisson « distinguée », associée à la convivialité de moments choisis. Le vin est désormais réservé à des moments choisis, et de plus en plus considéré comme un produit « noble » (44%, + 12 points par rapport à 2019), voire réservé aux grandes occasions (11%, + 5 points par rapport à 2019).

La modération s’impose aujourd’hui comme une dimension incontournable du rapport des Français au vin : 88% déclarent respecter les repères de consommation recommandés par les autorités sanitaires. Pour 71 % des Français, les pouvoirs publics doivent avant tout adopter un discours axé sur la modération et la lutte contre les excès, plutôt que sur la réduction de la consommation ou l’abstinence.

Parallèlement, la filière viticole est aussi perçue comme partie prenante essentielle de la modération. Ainsi, 89 % des Français considèrent qu’elle a un devoir d’information en matière de consommation responsable, qu’elle est légitime pour le faire (84 %) et, lorsqu’elle le fait, est jugée crédible par 76 % des Français.