Melons de La Baule : l'art délicat de l'équilibre entre chaleur et irrigation

Sur 12 000 m² de tunnels à La Baule, l'exploitation Burban cultive des melons charentais en complément de ses fraises. Une production technique où la maîtrise de l'irrigation et de la température est essentielle. Avec ses bourdons pollinisateurs et sa Protection Biologique Intégrée, Stéphane Burban produit 20 à 25 tonnes de melons par an, vendus en direct sur les marchés locaux.

Un bourdon se pose sur une fleur de melon… il est à l’œuvre, il pollinise ! Les melons de l’exploitation Burban, à La Baule, sont conduits en PBI (Protection biologique intégrée) et des ruches de bourdons sont disposées vers les abris pour assurer la pollinisation. « 20 à 25 tonnes de melons par saison. Ça fait du volume mais rien à voir avec les gros melonniers », souligne Stéphane Burban. Exclusivement sous tunnel plastique P30 (doublé), ce sont 12 000 m2 qui sont consacrés à cette culture. « Le melon apprécie la chaleur, alors on ferme les ouvertures des serres en fin d’après-midi jusqu’au matin pour conserver la chaleur dans les serres. » Mais au moment de la floraison, il faut prendre garde à ce que les températures ne montent pas trop haut pour éviter les coulures.

En jouant sur les variétés précoces à tardives de type charentais, la production peut s’étaler de mi-juin à mi-septembre. « On fait plusieurs passages dans chaque serre », note Stéphane Burban. La commercialisation est assurée en vente directe sur les marchés de plein air par Xavier Burban.

L’irrigation essentielle

L’irrigation est évidemment nécessaire pour la pousse du melon. Chez les Burban, elle est réalisée par goutte-à-goutte depuis un puits artésien. C’est ici que s’exprime toute la technique du chef de culture. « Trop d’eau et le melon se fend. Pas assez, c’est le stress hydrique et ils se développent mal. Les besoins en irrigation ne seront pas les mêmes au moment de la fructification et à celui de la cueillette. Il faut jongler avec le bon dosage. L’alimentation hydrique est complétée par des éléments nutritifs. Ils sont nécessaires pour obtenir un bon taux de sucre. Le matin, on charge en éléments nutritifs car le melon a « faim ». L’après-midi, aux heures les plus chaudes, le melon a besoin d’eau. Et en fin d’après-midi, on redonne des éléments nutritifs pour la nuit », détaille Stéphane Burban. Mais aujourd’hui, des variétés de melon fissurent moins et la collerette se détache moins… Un avantage pour le commerce mais aussi un inconvénient pour les cueilleurs qui perdent ainsi un indicateur visuel pour le ramassage.  

Du ray-grass en interculture

À la fin de la culture de melon, du ray-grass est semé en dérobé. « L’idéal serait de la moutarde mais son cycle ne correspond pas à celui du melon », analyse l’agriculteur. Ce qui intéresse Stéphane Burban dans cette pratique, « c’est le travail du sol l’hiver. Le ray-grass permet d’aérer le sol avec ses racines. Comme les racines des plants de melon restent en surface, le ray-grass se prête bien. On le broie deux fois dans l’hiver. Il est aussi moins cher, assez facile d’entretien et étouffe bien les herbes indésirables quand il est bien semé. On défait le ray-grass au moment des plantations et on l’enfouit ».