Moisson 2023 : les rendements et les premières tendances qualitatives

A l’exception du blé tendre dans le Nord-Ouest, aux prises avec des intempéries, la qualité des récoltes de céréales à paille, colza et protéagineux est globalement satisfaisante, selon une note conjointe de FranceAgriMer, Arvalis et Terres Inovia. Le point sur les rendements, les surfaces, les productions et la qualité, arrêtés au 1er août.

Blé tendre : volumes au rendez-vous, qualités satisfaisantes

La production de blé tendre est estimée à 36,6Mt, en hausse de 5,6% par rapport à la récolte de 2022 et de 3,5% par rapport à la moyenne 2018-2022. Le rendement s'établit à 74,7q/ha contre 71,7q/ha en 2022. Les surfaces progressent de 1,5% sur un an.

Côté qualité, pour l’essentiel de la production moissonnée avant les épisodes pluvieux survenus à partir de la troisième semaine de juillet, les poids spécifiques sont variables mais restent aux niveaux attendus par les marchés dans la majorité des cas. Les indices de chute de Hagberg répondent aux besoins de la meunerie. Les teneurs en protéines, autour de 11,5 % en moyenne, sont également satisfaisantes. Les parcelles du nord-ouest dont la récolte a été différée en raison de pluies importantes et répétées, verront leur poids spécifique dégradé. Dans ces situations, une attention particulière devra être portée à l’indice de chute de Hagberg

Blé dur : production en chute, qualités variables

La production 2022 de blé dur, estimée à 1,26Mt, est selon Agreste la plus faible récolte enregistrée depuis 25 ans. Elle est annoncée en chute de 6,1% par rapport à 2022 et de 17,1% par rapport à la moyenne 2018-2022. En 2023, la baisse des surfaces (-6,7%) explique le recul de la production, le rendement demeurant quasi-stable à 53,5 q/ha.

Les qualités observées varient en fonction des bassins de production. Dans les bassins Ouest-Océan et Centre, la qualité est au rendez-vous avec des teneurs en protéines élevées et des poids spécifiques satisfaisants. Dans le Sud-Ouest, les orages en fin de cycle ont dégradé les poids spécifiques et provoqué du mitadinage. Mais les teneurs en protéines sont bonnes et les indices de chute de Hagberg ont été le plus souvent préservés. Dans le bassin Sud-Est, les teneurs en protéines sont faibles.

Orges d’hiver : volumes en hausse, taux de protéines conformes aux exigences brassicoles

La production d’orges d’hiver est estimée à 9,4Mt, en forte hausse par rapport à 2022 (+11,3 %) et par rapport à la moyenne 2018-2022 (+16,2%). Leur rendement serait de 69,7q/ha contre 65,5 q/ha en 2022.

La plupart des orges d’hiver satisfont aux exigences de qualité brassicole. Les teneurs en protéines sont bonnes, avec des moyennes régionales qui oscillent entre 10 et 11 %. Les poids spécifiques sont corrects à bons, sauf dans le Sud suite aux épisodes orageux en fin de cycle. Les calibrages sont hétérogènes et s’échelonnent selon un gradient Est-Ouest, les valeurs les plus élevées se trouvant à l’Ouest du bassin de production des orges brassicoles.

Orges de printemps : volumes en baisse, teneurs en protéines satisfaisantes, calibrages hétérogènes

La production d’orges de printemps est estimée à 2,7Mt, en forte baisse par rapport à 2022 (-7,3%) et plus encore par rapport à la moyenne 2018-2022 (-22,4%). La nette augmentation du rendement (59,2q/ha) par rapport au faible rendement de 2022 (51,7q/ha) ne compenserait pas la diminution des surfaces (-18,8%).

Côté qualité, les teneurs en protéines répondent au cahier des charges des orges brassicoles dans la plupart des cas. Les calibrages sont variables, de bons à insuffisants selon les secteurs.

Colza : volumes en baisse, teneur en huile conforme aux normes de commercialisation

La production de colza, estimée à 4,3 Mt, s’affiche en baisse (-4,2%) par rapport à 2022 mais en hausse par rapport à la moyenne 2018-2022 (+14,2 %). Les surfaces augmenteraient 9,1% sur un an, à 1,34Mha, mais en compenseraient pas la baisse de rendement (32,3q/ha), en baisse par rapport au rendement élevé de 2022 (36,8 q/ha).

S’agissant de la qualité, la teneur en huile serait en léger retrait par rapport à l’excellente année 2022. Même si les grains sont petits, leur qualité répond aux exigences de commercialisation avec une teneur en huile comprise entre 43% et 43,5 %, conformes aux normes de commercialisation et en ligne avec la moyenne quinquennale.

Protéagineux : volumes en hausse, bonne teneur en protéines pour les pois

La production de protéagineux est estimée à 0,87 Mt, soit 18,9% de plus qu’en 2022, sous l’effet de la hausse conjointe des surfaces (+11,3%) et du rendement (30,7q/ha, +7%). Le rendement moyen augmente aussi bien pour le pois protéagineux (+6,5%, à 33,0q/ha) que pour la féverole (+9,5 %, à 25,4q/ha).

En termes de qualité, les teneurs en protéines des pois s’avèrent correctes à élevées dans une fourchette comprise entre 23,5% et 25,6% de matière sèche.