Négociations commerciales : la CFA dénonce l'indifférence de Carrefour, Casino et Aldi

Les aviculteurs sont pris en étau entre la flambée des matières premières agricoles et "l'indifférence" des supermarchés qui ne veulent pas en tenir compte dans leurs prix d'achat, dénonce le syndicat professionnel CFA, citant les cas de Carrefour, Casino et Aldi.

"Que l'on élève des lapins, des volailles de chair ou des poules pondeuses, le prix de leur aliment est supérieur de plus de 19% par rapport à janvier 2020, et de plus de 4% par rapport à décembre 2020", rapporte le président de la Confédération française de l'aviculture (CFA), Jean-Michel Schaeffer, cité dans un communiqué.

Or, selon la CFA, des distributeurs ferment les yeux sur cette hausse des prix des céréales entrant dans la ration des animaux et refusent de payer plus cher les produits achetés aux industries agroalimentaires. Ce qui menace en bout de chaîne le revenu des éleveurs.

"Des opérateurs de l'abattage des volailles et du conditionnement des oeufs ont fait savoir qu'ils ne sont plus en mesure de respecter leurs engagements financiers envers les éleveurs et demandent à ce que les contrats soient revus à la baisse", déplore le syndicat.

La CFA réserve ses flèches aux supermarchés coupables selon elle d'"indifférence", dans ce texte retweeté par la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert. "Si des enseignes ont clairement entendu les messages et comprennent les enjeux, d'autres, et non des moindres, Casino, Carrefour et Aldi, semblent avoir décidé d'ignorer les demandes des éleveurs", poursuit le syndicat d'éleveurs.

Face à une "situation financièrement insoutenable", il affirme qu'il se devait "d'en informer les consommateurs pour qu'ils en tirent leurs propres conclusions".

Les négociations commerciales annuelles entre producteurs, industriels de l'agroalimentaire et distributeurs courent jusqu'au 1er mars dans un contexte tendu. En amont, les cours des matières premières flambent et renchérissent les coûts à la charge des producteurs. En aval, la grande distribution veut baisser ses prix pour attirer des Français exigeants sur leur pouvoir d'achat en période d'incertitude économique.