Optimiser les bordures de champ, repenser la répartition et l’alternance des cultures dans l’espace (mosaïque des cultures), réaliser des aménagements favorables aux auxiliaires et à la biodiversité, implanter des haies à la composition et à la structure hétérogène, implanter des bandes enherbées aux couverts herbacés et floristiques divers et variés ou encore des bandes de miscanthus, ménager l’entretien des zones herbacées, prévenir les risques d’atteinte à la faune lors des chantiers de récolte, conserver les chaumes après récolte et avant les semis d’intercultures, accroître l’effet de lisière, maximiser la couverture végétale des sols, favoriser l’hébergement au sein des bâtiments d’oiseaux tels que faucons crécerelles, chouettes effraies, mésanges ou chauves-souris. Tel est le contenu des neuf fiches pratiques composant le guide édité par l’AGPB et l’Office français de la biodiversité (OFB) pour favoriser la biodiversité dans les champs cultivés.

Un guide pas dogmatique

Très étoffé (52 pages) et renvoyant à de nombreux liens permettant de pousser plus loin l’expertise, le guide n’est en aucun cas dogmatique. La preuve ? Les limites techniques et/ou économiques à la mise en œuvre de certaines des pratiques ne sont pas esquivées. Sont pointés notamment les pertes de temps en bout de champ s'agissant de la mosaïque des cultures, l'investissement à consentir dans des systèmes d’effarouchement pré-récolte, des problèmes d'incompatibilité entre le maintien des chaumes et la lutte contre les adventices. On notera au passage que certaines limites sont le fait de la réglementation et plus précisément de la sur-transposition nationale, comme par exemple la largeur minimale de 5 m exigée pour rendre éligible les bords de champs en SIE ou encore les limites imposées par les Bcae au déplacement de haies.

Le guide est une synthèse des retours d’expériences d’une centaine d’agriculteurs couplée à l’expertise de l’INRAE, de l’OFB ou encore d’Arvalis Institut du végétal. Il est un prolongement au programme Agrifaune qui depuis 2006 promeut des pratiques conciliant agronomie, économie, environnement et faune sauvage.