Pac, EGA... changer de braquet en 2021

À l’aube d’une nouvelle année qui ne manque pas d’enjeux, Joël Piganiol affiche les ambitions de la FDSEA autour des prix agricoles, des soutiens à l’élevage de montagne...

En ce début d’année, quels vœux formulez-vous pour l’agriculture cantalienne ?
Joël Piganiol : “Le souhait du président de la FDSEA et de notre structure, c’est que l’année 2021 se passe au mieux et qu’elle apporte au secteur agricole cantalien de la réussite et une situation la plus favorable possible en espérant que les aléas majeurs nous épargnent. Nous sortons d’une année où si nous avons continué à faire fonctionner nos exploitations, les conséquences de cette crise sanitaire nous ont妹affectés sur le plan économique, certes beaucoup moins que les restaurateurs - auxquels nous réitérons notre soutien en souhaitant qu’ils puissent retrouver une activité normale au plus vite. Les agriculteurs et plus largement la ruralité ont par ailleurs beaucoup souffert sur le plan social avec un isolement qui s’est accentué et l’appréhension de l’avenir qui joue sur le moral de tous.
Mais une des leçons de cette période, c’est que la vision libérale et mondialiste a été bien ébranlée et que les solutions pour sortir de cette ornière sanitaire et avancer, sont sûrement de revenir à l’humain, à la proximité, à la mobilisation des acteurs du territoire, dont les agriculteurs. En tant qu’agriculteurs, nous avons été confortés dans notre rôle essentiel, on peut en être fiers et apprécier ce retour de valeur où l’église a été remise au centre du village.”

Le Département au rendez-vous de la relance agricole
Les tout premiers jours de janvier ont été synonymes d’ouverture du dépôt des dossiers au titre du Plan de relance
agricole. Une opportunité de soutien à l’investissement sur laquelle pourraient se greffer d’autres ?
J. P. : “Rappelons d’abord que la première copie du plan France Relance était vierge de tout volet agricole et qu’il a fallu la mobilisation de la FNSEA, en particulier de notre représentant Patrick Bénézit, pour obtenir une enveloppe de 1,2 milliard d’euros pour accompagner les investissements agricoles. Nous invitons les agriculteurs à se positionner sur les mesures aujourd’hui ouvertes (lire L’union du 9 janvier)妹pour bénéficier de ces conditions de financement tout en sollicitant d’ores et déjà l’État pour activer une fongibilité des enveloppes si les moyens venaient à manquer sur certaines mesures (en particulier sur les mesures protéines).
Dans l’esprit du Plan de relance national, la collectivité départementale a proposé son propre plan de relance économique territorial. Nous avons donc initié l’élaboration de propositions auprès du président Bruno Faure qui a acté le principe d’une déclinaison agricole de ce plan, axée sur l’innovation (par exemple équipement en caméra de surveillance, détecteurs de vêlage...) et le changement climatique. Nous espérons un déploiement rapide de ces mesures.
Enfin, le Plan de relance national est aussi adossé au budget de la Pac et va permettre la continuité pour les deux ans qui viennent du PCAEA, plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations agricoles, un élément majeur pour la modernisation des exploitations cantaliennes.”