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[Partage d'expérience] Des outils modulables qui s’adaptent à l’année
Le travail du sol fait son grand retour depuis quelques années, notamment tiré par les attentes sociétales des consommateurs. Boris Desbourdes, vigneron en production biologique dans le Chinonais, partage son expérience d’une quinzaine d’années sur le sujet.
Depuis de nombreuses années déjà, Boris Desbourdes a remis à plat la gestion du désherbage au sein de son vignoble de 19 ha. Auparavant, il appliquait un herbicide sous le rang et pratiquait l’enherbement ou le travail du sol dans l’inter-rang. En 2007, dans le cadre de son cursus scolaire, il réalise un stage chez un vigneron champenois, en bio depuis des décennies. Il est alors sensibilisé à la gestion du travail du sol et à l’enherbement.
Alors salarié sur le domaine familial à Panzoult, il effectue différents essais « avec les outils du grand-père. » Puis il frappe à la porte des concessionnaires locaux afin de participer à des démonstrations. « L’outil miracle n’existe pas. Il est primordial d’en voir évoluer au sein même des parcelles. Et puis la gestion du travail de sol en viticulture est un apprentissage constant, rappelle-t-il. Coté cavaillon, la gestion de l’enherbement ne se gère pas sur un passage, mais bien sur l’ensemble de la campagne. »
FAVORISER LES DISQUES FACE AUX SOCS
Confronté à la réalité économique et agronomique de son exploitation, il fait le choix d’un châssis Boisselet, qu’il acquiert en 2013. Le réglage de l’écartement s’effectue hydrauliquement. « L’avantage d’un tel outil est que c’est modulable, apprécie le vigneron. Vous achetez le cadre, puis vous y adaptez des outils.» Des sortes de kits qui sont appropriés à l’année et aux types de sols.
« Un travail de surface suffit. Sur les 19 ha du domaine, nous ne passons la décavaillonneuse que tous les deux ou trois ans. Le reste du temps, nous travaillons bien souvent avec des disques émotteurs. Ainsi nous évoluons plus rapidement, ce qui permet une économie importante de temps et de gasoil. » Boris Desbourdes tend à diminuer l’usage des socs.
A ce sujet d’ailleurs, il s’équipe de plus en plus en pièces carbure. « Leur prix d’achat est le double de l’acier standard, mais la durée de vie est multipliée par quatre. Et puis on réduit significativement le temps à l’atelier », enchérit-t-il. Autre point important pour le vigneron : ne pas tenter de gratter l’inter-rang et le cavaillon simultanément. « Il est primordial de laisser un habitat aux insectes, notamment pour les auxiliaires. » Concernant la tonte, chaque parcelle reçoit une intervention deux fois par an. « Je n’ai donc pas investi dans un gyrobroyeur, je le loue au concessionnaire du coin » , précise-t-il.
DES FENÊTRES D’INTERVENTION LIMITÉES
En revanche, l’achat de matériels de travail du sol nécessite une certaine puissance de tracteur, « surtout dans les parcelles en pente », confie le vigneron. Il a donc investi dans un tracteur quatre roues motrices à boite vario.
Les conditions d’intervention sont déterminantes dans la réussite d’un désherbage mécanique en viticulture. Les fenêtres météorologiques pour intervenir dans les conditions optimales tendent à se raréfier. Raison pour laquelle cette année, Boris Desbourdes a investi dans un nouveau châssis, de marque Braun. « Ainsi,nous sommes plus réactifs », confie-t-il.
« Le nombre d’hectares réalisés à l’année est tellement variable en fonction des conditions météo que c’est très difficile à évaluer ». Désormais, Boris Desbourdes souhaite aller plus loin, notamment en se formant sur l’agroécologie et la gestion des couverts. Il s’intéresse aux espèces végétales qui disposent d’un intérêt agronomique dans les vignes. « C’est pour cela que nous allons acheter d’ici peu une herse rotative équipée d’une trémie pour réaliser ces semis de couverts. Nous allons pouvoir aplanir les inter-rangs, mais surtout bien préparer les sols pour effectuer des semis de qualité », conclut-il.