Plan national loup : 209 loups pourront être prélevés

Face à une population de loup en expansion, le nouveau "plan national loup" simplifie les protocoles de tirs et annonce son nouveau quota pour 2024 : 209 loups pourront être abattus, soit 19 % de la population lupine en France.

Le nouveau “plan national loup” 2024-2029 en consultation publique jusqu’au 7 décembre 2023, met l’accent sur une simplification des protocoles de tirs pour protéger les troupeaux. La population des loups en France est dynamique et se déploie désormais sur cinquante-cinq départements. L’expansion géographique se poursuit régulièrement  : “on comptait 157 zones de présence permanente en 2022 contre 125 en 2021” peut-on lire sur la consultation publique du 14 novembre 2023 au 7 décembre 2023.

Quelques mois avant la présentation du nouveau plan loup (3 juillet 2023), l’Office français de la biodiversité avait comptabilisé 906 individus sur le territoire français. Un chiffre qui avait provoqué l’ire des organisations agricoles et des syndicats d’éleveurs considérant que ce recensement n’était pas proportionnel à la hausse du nombres de constats d’attaques et d’animaux prédatés. 

Un nouveau recensement aboutit  finalement à un effectif moyen de 1104 loups à l’issue du suivi hivernal 2022-2023. C’est 4 fois plus qu’il y a dix ans. Face au dynamisme de la population lupine, 209 canidés pourront être abattus par an, selon une note technique publiée le 19 décembre 2023 par la préfète de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, Fabienne Buccio, coordinatrice du plan loup. Le plafond de prélèvement de la population lupine reste fixé à 19%. Rappelons que le loup avait été réintroduit en France dans les années 90, suite à son éradication sur notre territoire peu avant la seconde guerre mondiale.

Le dispositif de tir reste dérogatoire 

L’ambition du Plan national d’actions (PNA) est de simplifier et d’accélérer la délivrance des autorisations de tirs a indiqué le ministère de l’Agriculture. En l’état actuel, le prélèvement des loups est interdit sauf : 

  • si l’espèce lupine reste dans un état de conservation favorable dans son aire de répartition naturelle et que le plafond de prélèvements possibles chaque année est proportionné à la population
  • qu’il n’existe pas d’autre solution satisfaisante malgré les moyens de protection des troupeaux 
  • que la prédation lupine occasionne des dommages importants à l’élevage. 

Les tirs létaux sont autorisés au cas par cas si les trois conditions ci-dessus sont réunies.

La délivrance des autorisations de tir sera accélérée (48 h en cas d’attaque), ainsi que le déploiement des agents de l’OFB ou des louvetiers (72h maximum une fois l’autorisation de tir acquise). 

Les évolutions du protocole de tir permettront : 

  • de recourir à deux tireurs (tirs de défense simple) 
  • recourir à du matériel de vision nocturne pour les éleveurs et les chasseurs
  • pour les louvetiers et agents de l’OFB de ne plus recourir à l’éclairage préalable de la cible. 

En revanche, des analyses multicritères seront réalisées à l’échelle de massifs circonvenus pour étudier entre autres, l’effet des tirs (létaux et d’effarouchement), des systèmes de protection et l’impact des prélèvements de loups. D'autres solutions pourraient être envisagées à l'avenir en conclusion des résultats.

Le statut du loup bientôt déclassé ? 

Sur la base de nouvelles données relatives à l'augmentation des populations et à ses impacts, la Commission européenne a proposé le 20 décembre dernier de modifier le statut international du loup, qui passerait de « strictement protégé » à « protégé », ce qui ouvrirait la voie à des mesures de gestion. Lors de la présentation du futur Plan national d’actions loup 2024-2029 en septembre dernier, le ministère de l’Agriculture avait indiqué que le plan pourrait être modifié au cas où le statut du loup évoluerait au niveau européen.