Politique d’aides aux investissements de la PAC post 2027 : prenons le virage d’une mécanisation plus responsable et collective de l’agriculture

Plusieurs des propositions sur le volet des aides aux investissements sont le fruit de réflexions communes avec les Jeunes Agriculteurs, avec qui un travail a été engagé depuis l’été 2025 et se poursuivra.

À l’heure où s’ouvrent les discussions nationales et européennes sur l’avenir de la PAC, et dans un contexte budgétaire contraint, le Réseau Cuma appelle à une stratégie renouvelée sur les aides aux investissements avec trois axes, afin de faire de la machine agricole un levier de performance économique, de sobriété et de coopération territoriale.

Encourager la mutualisation de matériels comme trajectoire

Avec plus de 10 000 Cuma et 25 agriculteurs et agricultrices touchés en moyenne pour chaque euro d’investissement collectif, la mécanisation collective constitue un outil efficace pour amplifier les politiques publiques.

Parmi les propositions du Réseau Cuma :

- L’introduction de certains principes communs dans le plan stratégique national, tels que la définition du collectif agricole ou des niveaux d’incitations minimales pour la mutualisation de machines ;

- La généralisation d’enveloppes régionales dédiées aux Cuma, objet juridique éprouvé et créé par les pouvoirs publics.

Renforcer le conseil et l'accompagnement

Face au déficit de conseil indépendant en mécanisation, pourtant déterminant pour la viabilité économique des exploitations, le Réseau Cuma propose :

- Le renforcement du conseil stratégique en mécanisation ;

- La création d’un dispositif d’aide à l’investissement immatériel dédié aux collectifs agricoles, pour favoriser l’expérimentation, la coopération intergénérationnelle et l’animation locale.

Clarifier et articuler les politiques d'aides aux investissements

La superposition de dispositifs nationaux et européens a rendu la lecture des aides complexes et parfois incohérente pour les agricultrices et agriculteurs. Le Réseau Cuma considère sur ce volet nécessaire de construire une stratégie commune et articulée sur les aides aux investissements. Ce pilotage ne va pas sans inclure l’amont et les agroéquipements dans l’observatoire des prix et des marges pour éclairer les choix stratégiques des politiques publiques. Enfin, le Réseau Cuma souhaite un soutien au matériel reconditionné, dans le respect d’un cadre strict à définir en matière de subventionnement.

Pour Frédéric Cadieu, Secrétaire Général Adjoint en charge de la PAC au sein de la FNCuma, “Aujourd’hui, moins de 10 % du parc de machines agricoles est mutualisé, la PAC peut et doit être un levier plus fort pour encourager les dynamiques collectives d’investissement dans le matériel agricole. Cela concourt de manière simultanée à une meilleure maîtrise des charges d’exploitation pour les agricultrices et agriculteurs, et à une gestion efficiente de la dépense publique. Nos propositions ont vocation à être enrichies par tous les échanges avec les organisations qui partageront cette trajectoire d’une mécanisation plus responsable”.

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