- Accueil
- Arrachage définitif, prêts structurels garantis, allégement de charges sociales : le plan de sortie de crise viticole
Mardi 25/11/2025
Arrachage définitif, prêts structurels garantis, allégement de charges sociales : le plan de sortie de crise viticole
[Sitevi 2025] L’Etat annonce un plan de soutien « massif » destiné à « redonner une avenir » aux viticulteurs et à la filière, sous réserve de l’adoption du Projet de loi de finance, en attendant un programme de distillation, conditionné à l’activation de la réserve de crise européenne.
A la veille de l’ouverture du Sitevi (25-27 novembre - Montpellier), susceptible de cristalliser la désespérance des viticulteurs qui encaissent chocs sur chocs depuis la crise du Covid, le Brexit, les surtaxes Trump 1 et Trump 2, les mesures anti-dumping chinoises, les affres du changement climatique et que parachève la déconsommation, le ministère de l’Agriculture a annoncé lundi soir un « plan national de sortie de crise ». « Il ne s’agit pas d’un énième plan d’urgence destiné à corriger un déséquilibre structurel : il s’agit d’un investissement pour redonner un avenir à notre filière viticole et aux agriculteurs de ces zones de production », a déclaré la ministre de l’Agriculture Annie Genevard dans un communiqué.
130 millions d’euros dévolus à l’arrachage
Pour conjurer la surproduction, l’Etat va donc lancer un second plan d’arrachage définitif, après celui décrété en octobre 2024, alors crédité de 120 millions d’euros, et qui avait abouti à l’effacement de 27.461 hectares, dont 4955 hectares dans l’Aude, 4219 hectares en Gironde, 4015 hectares dans le Gard, 3211 hectares dans l’Hérault ou encore 2613 hectares dans les Pyrénées-Orientales. Les viticulteurs avaient alors perçu une aide de 4000€/ha contre l’impossibilité de replanter du raisin de cuve. Si le nouveau dispositif emprunte les mêmes modalités, c’est donc à nouveau 30.000 hectares qui pourraient à court terme être définitivement soustraits au vignoble hexagonal.
Une distillation de crise dans les tuyaux
Encore et toujours pour conjurer la surproduction, Annie Genevard a demandé à Christophe Hansen, le au Commissaire européen à l’agriculture et à l’alimentation, de mobiliser la réserve de crise européenne, notamment pour financer la distillation de crise des surstocks non marchands, prioritairement en caves coopératives. En 2023, la France avait mobilisé 200 millions d’euros pour sortir 4,4 Mhl des cuves. La mesure concernait les vins tranquilles AOP, IGP et VSIG, à l’exclusion des vins blancs et des VSIG du Val de Loire Centre et de la Vallée du Rhône – Provence, avec des montants d’aide fixés respectivement à 75€/hl, 65 €/hl et 45 €/hl pour les AOP, IGP et VSIG.
Prêts garantis et allégement de charges
En ce qui concerne el soutien aux trésoreries, le ministère annonce la prorogation des prêts structurels garantis à 70 % par Bpifrance, déjà allongés à 12 ans, et qui ne pouvaient être plus être souscrits après 2025. Ils seront ré-ouverts en 2026 et feront l’objet d’une révision de leurs critères pour mieux refléter les spécificités économiques de la viticulture et seront élargis aux coopératives, précise le ministère.
Enfin, après l’allègement de charges à hauteur de 5 millions d’euros annoncé il y a quelques semaines, la viticulture bénéficiera à nouveau d’allégements de charges MSA l’année prochaine à hauteur de 10 millions d’euros. « Ce nouvel effort financier très important, malgré un contexte budgétaire particulièrement difficile et sous réserve de l’adoption d’un projet de loi de finances, témoigne de la détermination du gouvernement pour sauver durablement notre viticulture et lui permettre de rebondir », conclut le ministère de l’Agriculture.