Ravageurs d’automne en céréales : piéger et observer pour décider d’une intervention

En cas d’automne doux, les ravageurs tels que pucerons et cicadelles, et même limaces, sont particulièrement actifs dans les parcelles. Ils nécessitent une vigilance particulière dès la levée, d’autant plus en semis précoces, les stades de sensibilité concordant davantage avec les conditions favorables à leur activité. A surveiller de près par des observations et l’installation de pièges.

Pucerons : observer les parcelles est incontournable

L’activité des pucerons, vecteurs de la JNO (Jaunisse Nanisante de l’Orge), est très fortement dépendante des conditions climatiques de l’automne, et notamment des températures (figure 1).

Figure 1 : Influence des températures sur les pucerons (activité, vol, mort)
Il convient de surveiller régulièrement les parcelles, dès la levée et jusqu’à l’arrivée des premières gelées. Les pucerons sont facilement visibles sur les feuilles des jeunes plantes en conditions ensoleillées.


Observation de pucerons (dont un ailé) sur une orge d’hiver au stade 1 feuille

Les observations doivent être réalisées sur des séries de dix plantes (plusieurs lignes de semis), au cours des heures les plus chaudes de la journée (fin de matinée et début d’après-midi) et sur les zones de la parcelle les plus à risque (proches des haies ou de réservoirs potentiels tels que des bandes enherbées, les jachères, le maïs…).

Lorsque les conditions climatiques ne leur sont pas favorables, les pucerons se font discrets : ils s’abritent dans le cornet des céréales, voire au niveau du sol si ce dernier est motteux ou creux, compliquant leur observation.

Le seuil d’intervention est atteint lorsque 10 % des plantes portent au moins un puceron ou lorsque la présence de pucerons est observée pendant plus de 10 jours sur une parcelle.

Prudence : si lors de l’observation, aucun puceron n’est détecté, cela n’implique pas nécessairement qu’ils sont totalement absents de la parcelle. Il faut alors renouveler l’observation régulièrement.

Ne jamais intervenir par rapport à un stade de la culture ! C’est bien la présence de pucerons qui doit déclencher ou non une intervention. En effet, les insecticides mobilisables sont des produits de contact qui seront totalement inefficaces en l’absence de pucerons, voire potentiellement contre-productifs (développement de résistances).

Les semis précoces sont généralement plus exposés aux infestations : il est fortement recommandé de ne pas anticiper les implantations par rapport aux dates préconisées dans votre région. Attention cependant : en cas d’automne particulièrement doux, des semis mêmes tardifs peuvent subir des infestations de pucerons. Cette recommandation - d’éviter tout semis précoce - concerne également les variétés d’orge possédant le gène de tolérance à la JNO : celles-ci restent sensibles à la maladie des pieds chétifs transmise par les cicadelles et, d’autre part, la protection conférée par le gène est efficace mais pas totale.

Un ravageur peut en cacher un autre : ne pas négliger la surveillance des cicadelles

 

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