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Récoltes 2025 : le pruneau d'Agen ne va pas si bien
La filière française du pruneau enregistre une nouvelle baisse de production en 2025, conséquence directe d’une météo capricieuse dans le Sud-Ouest. Malgré des volumes en recul, les indicateurs de qualité restent solides, laissant entrevoir des pruneaux de bon calibre et riches en sucres.
La campagne 2025 s’annonce une nouvelle fois modeste pour la filière française du pruneau. Après une année 2024 déjà en retrait avec 30 500 tonnes récoltées, les volumes de cette saison devraient être encore inférieurs, confirmant une tendance baissière qui inquiète les professionnels. À titre de comparaison, la production annuelle moyenne entre 2010 et 2020 avoisinait les 40 000 tonnes, avec un pic à 40 500 tonnes en 2023.
Des aléas climatiques à répétition
Ce recul s’explique principalement par des conditions climatiques défavorables qui ont touché l’ensemble du bassin de production dans le Sud-Ouest. Fin mai et début juin, des orages violents, parfois accompagnés de grêle, ont endommagé les vergers. Deux épisodes de canicule ont ensuite frappé la région, dont l’un au début du mois d’août, coïncidant avec le démarrage de la récolte des prunes d’Ente. Ces événements ont perturbé la maturation des fruits et réduit les rendements.
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La succession de campagnes difficiles — gel tardif en 2021 et 2022, faibles volumes en 2024 et 2025 — pèse désormais sur les stocks des entreprises de transformation. Ces dernières font face à des niveaux historiquement bas, ce qui pourrait impacter la disponibilité des produits dans les mois à venir, notamment sur les marchés export et les segments premium.
Une qualité qui reste au rendez-vous
Malgré ces contraintes, les indicateurs de qualité de la récolte 2025 sont encourageants. Le poids moyen des fruits se situe dans la moyenne des dix dernières années, garantissant un calibre élevé des pruneaux. Le taux de sucres des prunes d’Ente affiche une progression notable : + 6 points par rapport à la moyenne observée entre 2015 et 2024. Ces éléments laissent présager des pruneaux savoureux, concentrés en goût, conformes aux standards de la filière.
En moyenne, ce sont plus de 30 000 tonnes de pruneaux français (exprimés en équivalent prunes séchées) qui ont été commercialisés chaque année sur les trois dernières campagnes, tant sur le marché national qu’à l’export. Dans ce contexte de tension sur les volumes, la qualité devient un levier stratégique pour maintenir la compétitivité du pruneau français.
Une filière en quête de résilience
Face à ces défis, les acteurs de la filière s’organisent. Des réflexions sont en cours sur l’adaptation des pratiques culturales, la gestion des vergers, la diversification variétale et l’optimisation des itinéraires techniques. La résilience du secteur passe aussi par une meilleure anticipation des risques climatiques, le développement d’outils d’aide à la décision et le renforcement des coopérations entre producteurs, transformateurs et distributeurs.
La campagne 2025, bien que modeste en volume, rappelle l’importance de soutenir les filières agricoles face au réchauffement climatique. Le pruneau d’Agen, produit emblématique du Sud-Ouest, continue de porter haut les valeurs de qualité, de savoir-faire et d’engagement des producteurs français.