Le prix du pot de confiture va augmenter : une double peine pour les consommateurs et les arboriculteurs

Les consommateurs vont être surpris : les prix des pots de confiture vont fortement grimper, faute de disponibilité en fruits, a alerté la Fédération des Industries d’Aliments Conservés (Fiac). Malheureusement, cette hausse ne profitera pas aux arboriculteurs, qui ont les pieds dans la mélasse.

Cette année, la production de fruits destinés à la transformation industrielle est loin d’être au rendez-vous. Entre gelées tardives, grêle et pluies diluviennes, la filière fruit subit désormais le manque d’eau : la France a enregistré sa 51e vague de chaleur depuis 1947. A cela s’ajoutent les restrictions, qui touchent aujourd’hui 46 départements. Les agriculteurs subissent de plein fouet les conséquences de cette campagne chaotique pour le secteur des fruits transformés. 

Fraises, framboises, cerises, cassis et griottes sont particulièrement impactés. Et les rares fruits rouges qui ont pu être récoltés n’ont pas été retenus : trop petits, trop abîmés, voire les deux. Les critères des industriels étant de plus en plus stricts, les arboriculteurs se retrouvent avec des lots invendables sur les bras qu’ils doivent brader pour les écouler. Résultat : une perte directe de chiffre d’affaires.

Les volumes disponibles pour les confituriers fondent donc comme neige au soleil. 

La pénurie de fruits ne se limite pas à la France : de l’Espagne à l’Europe centrale, la sécheresse a aussi fortement réduit les volumes. Et quand ce n’est pas la chaleur, c’est le gel qui compromet les récoltes. En Pologne, troisième exportateur européen de fraises destinées à l’industrie, les rendements ont été divisés par deux à cause des intempéries. Sur le marché international, l’offre est historiquement basse, et les rares volumes disponibles se négocient à des prix très élevés. La Fiac tire la sonnette d’alarme : la flambée des tarifs et la rareté de certaines variétés vont inévitablement se répercuter sur les rayons et peser sur le pouvoir d’achat des ménages dès la rentrée.
Au-delà du prix, c’est la souveraineté alimentaire de la filière fruit qui continue à se dégrader. La France devient progressivement dépendante de marchés tiers. Comment sécuriser les débouchés vers l’industrie lorsque les calibres ne répondent plus aux standards ? Les circuits courts, la transformation artisanale ou encore la valorisation de produits hors calibres sont autant de leviers pour préserver une rentabilité minimale.

Les agriculteurs en pleine adaptation face aux aléas climatiques 

D’un point de vue technique, les agriculteurs ont déjà commencé à s’adapter. Certains investissent dans des variétés plus résistantes aux aléas climatiques, comme les cultivars à floraison tardive pour éviter les gels. D’autres renforcent la protection de leurs cultures avec des filets anti-grêle ou des voiles d’ombrage, limitant ainsi les dégâts liés aux intempéries et aux coups de soleil. L’irrigation reste un levier crucial : goutte-à-goutte enterré, micro-aspersion, combinés à des outils de pilotage comme ceux proposés par la société Weenat, permettent d’optimiser la gestion de l’eau et d’anticiper les besoins. 

Des solutions existent, et les arboriculteurs les déploient déjà. Leur objectif : continuer à satisfaire la gourmandise des Français. Une bonne tartine de confiture avec du beurre, n’est-ce pas le début du bonheur ? Reste à savoir si vous la  préférez avec du beurre salé ou doux … mais ça, c’est un autre débat.