Récoltes des pommes en Touraine : des rendements contrastés et des calibres modestes

Des rendements jugés corrects, mais des pommes de petit et moyen calibre qui seront à valoriser cette année dans un contexte favorable puisque les frigos sont vides. La récolte se poursuit, non sans mal, sous les intempéries.

Dans les vergers du département, la saison de récolte est bien avancée, même si les variétés tardives sont encore à cueillir. Pour l’instant, « les rendements sont ceux d’une année dite normale, avec environ 60 tonnes de pomme par hectare », estime Octavien Brochard, arboriculteur à Lignières-de-Touraine. Cette moyenne varie toutefois fortement d’un verger à l’autre. 

En effet, Thierry Moisy, arboriculteur à Saint-Paterne-Racan, évalue quant à lui ses rendements en deçà de la moyenne nationale qui est de 50 tonnes par hectare. Les deux arboriculteurs s’accordent sur le calibre des fruits : « les pommes sont de petite à moyenne taille dû à un manque de chaleur. Sauf pour les variétés Canada et Chantecler, mais ces dernières représentent de petits volumes dans les vergers tourangeaux », rapporte Thierry Moisy. 

"les rendements sont ceux d’une année dite normale, avec environ 60 tonnes de pomme par hectare"

Du côté des vergers d’Octavien Brochard : « Les fruits ne sont pas gros, mais sains, ce n’est pas le cas de tous mes confrères. » Certains ont subi une pression en maladie notable due aux précipitations au printemps, ce que confirme Thierry Moisy. Dans ses vergers, la variété Gala a été impactée par le chancre de l’œil, une maladie qui génère un anneau de pourriture autour de l’œil pouvant atteindre le cœur de la pomme entrainant un déclassement de cette dernière. Il juge que son verger a été touché entre 10 et 20 %.

 
DES CONDITIONS DE RÉCOLTES DIFFICILES

De plus, les arboriculteurs ont dû faire face au puceron durant les mois de juin et juillet, une période à laquelle ils n’ont pas l’habitude de lutter contre ce ravageur. « Le cycle du puceron est encore peu connu, nous pensons que le printemps pluvieux a perturbé le cycle de développement », rapporte Thierry Moisy, jugeant « les dégâts moindres que ceux du chancre de l’œil. »

Les variétés tardives comme la Pink lady ou la Fuji sont encore dans les arbres et les intempéries annoncées vont compliquer la poursuite de la récolte : « la cueillette demande plus d’attention, car avec la pluie on abîme plus facilement les fruits », déclare Thierry Moisy. Les arboriculteurs craignent un risque de maladies. D’autre part, « les intempéries des dernières semaines impactent la portance des sols rendant difficile le passage des machines », signale Octavien Brochard.

 
"la cueillette demande plus d’attention, car avec la pluie on abîme plus facilement les fruits "
« LES FRIGOS SONT VIDES » 

Le marché est encore calme actuellement. En effet, la saison estivale arrive à son terme et les fruits d’été également, la commercialisation des pommes devrait débuter dans le courant du mois. Ce qui n’a rien d’alarmant. « La période charnière de commercialisation est de janvier à mars », rappelle Thierry Moisy. L’enjeu pour cette année sera principalement de réussir à vendre correctement des pommes de petit et moyen calibre. « Il faudra bien valoriser les fruits pour combler le manque de volume. Les conditions sont favorables à une bonne commercialisation, car les frigos sont vides », conclut Thierry Moisy.