Salon de l'Agriculture 2025 : Un père présente la plus petite vache de France, mais son fils de 8 ans a déjà un autre rêve...

Lovely, avec sa robe caractéristique noire et blanche rappelant le drapeau breton, incarne parfaitement les traits distinctifs de sa race. Son éleveur, Arnaud Boucher, fier de présenter cette petite merveille de 9 ans, explique : "la Bretonne Pie Noir est reconnaissable à sa petite tête courte, sa pelote blanche qu'on appelle le cœur en tête, et ses taches blanches caractéristiques : l'écharpe et la ceinture. L'écharpe, une bande blanche qui part des épaules et fait idéalement le tour du corps, est un trait emblématique de cette race. La ceinture, une tache blanche sur les fesses, complète ce motif unique.

Mais, ce qui frappe le plus les visiteurs, c'est la taille de Lovely. Avec une hauteur au garrot ne dépassant pas 1,17 mètre, elle est la plus petite race bovine française. Cette particularité crée un contraste saisissant avec les autres races présentes au salon, notamment les imposants Charolais qui la dépasse de plus de 1 200 kg. C'est pareil pour son petit veau, d'à peine un mois et demi, Amour, qui est lui-même le plus petit veau présent au salon cette année, pesant environ 20 kilos à la naissance, bien loin des 60 kilos ou plus des veaux de races plus imposantes. 

Maloé, dans les traces de son père mais sans Bretonne Pie Noir

Alors que l'éleveur présente fièrement Lovely aux visiteurs émerveillés, son fils de 8 ans, Maloé, observe la scène avec un mélange d'admiration et de rêverie. Contrairement à son père, le jeune garçon a déjà un autre rêve en tête. "Moi, j'aimerais bien être agriculteur parce que j'adore les normandes," confie-t-il avec enthousiasme. "J'aime bien leur robe et leur écharpe, et surtout la couleur des normandes. Pour moi, c'est la normande qui est la plus belle." Mais, très attaché à Lovely et Amour, Maloé espère aussi les emmener plus tard avec lui dans son exploitation. 

Cette déclaration inattendue suscite des sourires amusés parmi les visiteurs. L'éleveur, loin d'être déçu, voit dans l'intérêt de son fils pour une autre race une preuve de la richesse et de la diversité du patrimoine bovin français. "J'ai un peu fait pareil avec mon père," avoue-t-il. "Il y avait des limousines chez lui, et maintenant il y a des Bretonnes Pie Noir."

La première race de France qui a bien failli disparaître !

Cette race, autrefois menacée d'extinction, connaît un regain d'intérêt grâce à ses qualités uniques et son charme indéniable.
Autrefois première race laitière de France avec plus de 900 000 vaches avant la Seconde Guerre mondiale, elle a frôlé l'extinction dans les années 1970, ne comptant plus que 300 femelles. Grâce à un plan de conservation mis en place dans les années 1980, la race connaît aujourd'hui un renouveau avec environ 3 500 femelles sur le territoire français. Ce plan a permis de redonner envie aux éleveurs de travailler avec cette race, qui avait été délaissée au profit de races plus productives.

Malgré la petite taille de la Bretonne Pie Noir, elle produit un lait, en moindre quantité certes, mais très réputé pour sa richesse (TB 44,7 g/L, TP 34 g/L), le rendant idéal pour la production de fromages et de produits laitiers de haute qualité. Les éleveurs valorisent cette caractéristique en produisant des fromages et des produits laitiers à forte valeur ajoutée. En moyenne, une vache Bretonne Pie Noir produit entre 2 500 et 3 000 litres de lait par an, un volume modeste mais de grande qualité.

La présence de la Bretonne Pie Noir au salon est également l'occasion de sensibiliser le public à l'importance de la biodiversité dans l'agriculture. En effet, la conservation de ces races anciennes contribue à maintenir un équilibre écologique et à préserver le patrimoine génétique français.