- Accueil
- Hervé Lutrand, commissaire au Salon de l'Agriculture, fait le bilan : ses BTS ont trait deux fois par jours, 250 vaches pour un total de 40 000 litres de lait
Hervé Lutrand, commissaire au Salon de l'Agriculture, fait le bilan : ses BTS ont trait deux fois par jours, 250 vaches pour un total de 40 000 litres de lait
Le Salon de l'Agriculture 2025 vient de s'achever, laissant derrière lui des chiffres impressionnants. Hervé Lutrand, commissaire au concours général agricole et responsable de la traite sur la totalité du salon, révèle les coulisses de cet exploit quotidien pendant toute la durée du Salon.
De 5h30 à 22h, l'équipe menée par le Commissaire s'active autour des vaches. "Quand on est commissaire, on est en charge des analyses du lait, on encadre, on organise, et enfin on essaie de fluidifier le va-et-vient des vaches à la salle des traites pour éviter les bouchons, comme aux heures de pointe sur le périphérique parisien", plaisante-t-il. Cette comparaison illustre bien la complexité logistique de l'opération. Hervé Lutrand a un rôle fondamental dans le bon déroulement du salon et permet ainsi aux éleveurs de pouvoir concourir.
Les étudiants en lycée agricole, un rôle clé pour le bon déroulement de la traite
"Avec cet outil, en 2h, on va être capable de traire les 250 vaches à peu près, sur la totalité du salon," poursuit Hervé Lutrand. Le processus est minutieux et implique de nombreuses étapes cruciales. Professeur en zootechnie au lycée agricole Ariège-Pyrénées à Pamiers, il forme et il est aidé d'étudiants en BTS, qui jouent un rôle essentiel dans cette opération, en testant les animaux et en vérifiant que tout se passe bien.
Alice, étudiante en BTS Production animale au lycée agricole de Pamiers, décrit son rôle : "On teste les animaux pour les mammites". Hervé Lutrand souligne l'importance du test CMT (California Mastitis Test) effectué par les étudiants : "ce sont bien les étudiants qui font ce test et qui donnent l'aval à l'agriculteur pour brancher son animal. L'animal est identifié pour effectuer un test CMT car le lait collecté est commercialisé". Le rôle des étudiants ne s'arrête pas là "On a un vrai dialogue avec les éleveurs. Nous contrôlons un maximum tout le processus de la traite. Les éleveurs restent avec leurs vaches pendant le début de la traite, ça rassure les vaches", poursuit Alice.
Non, la traite mécanisée ne fait pas mal aux vaches
"Avec ces équipements de traite, en 2h, on va être capable de traire dans les 250 vaches à peu près, sur la totalité du salon," explique le professeur en zootechnie. "Vous imaginez traire à la main ?" rit-il. Il explique ensuite le processus de traite mécanisée : "Quand on trait une vache, on lui branche le manchon trayeur sur le trayon pour aspirer le lait". Au contact de l'extrémité de la mamelle, un vide se fait, c'est l'équivalent du vide de la succion du veau et le manchon en caoutchouc va recréer le mouvement de la langue du veau."Il va y avoir un phénomène d'aspiration et de massage en même temps".
La traite est également une occasion pour les vaches de se soulager. "À partir du moment où la mamelle va être saine, où il ne va pas y avoir d'inflammation due à une maladie ou à autre chose, la douleur n'est pas là. Au contraire la vache est contente de se faire tirer le lait, puisque ça va lui soulager la mamelle," explique Hervé Lutrand, "L'éjection du lait est provoquée par une hormone qui s'appelle l'ocytocine. L'ocytocine va servir à rendre la vache heureuse en fait."
Du pis à la bouteille : le parcours du lait au Salon de l'Agriculture
Une fois collecté, le lait entame son voyage. Derrière les vaches traites devant les visiteurs du Salon, existe une salle de traite mise à disposition pendant la durée du Salon par le groupe DeLaval. "Là, on est dans la machinerie. Elle est composée de 14 postes côté droit, 14 postes côté gauche. Et là on est dans la salle des unités de stockage. Le lait est ensuite stocké dans des tanks réfrigérés.
Le lait des vaches sous antibiotiques ne peut pas être commercialisé
"Ils sont systématiquement contrôlés pour voir si nous n'avons pas fait d'erreur au niveau des antibiotiques," explique Hervé Lutrand. "Le lait contaminé est appelé lait latent, il faut le mettre de côté. Peu de vaches sont malades, c'est vraiment de la faute à pas de chance quand ça arrive". Le professeur désigne les tanks : un pour la destruction, un estampillé "à contrôler" et un autre " contrôle ok" "celui-ci signifie que le lait peut être commercialisé".
Le lait validé est ensuite acheminé vers la Laiterie Saint-Denis-de-l'Hôtel, partenaire du Salon. "L'ensemble du lait est stocké et est ensuite réfrigéré. Le laitier qui va passer trois fois pendant toute la durée du salon pour vider les unités de stockage," précise Hervé. Il sera vendu sous forme de brique. Avec un peu de chance, vous aurez peut-être du lait de l'une des 250 vaches qui étaient présentes au Salon !