Sécheresse : dans quel état sont les cultures ?

VIDEO – Malgré le déficit pluviométrique, les conditions de culture des céréales en sortie d’hiver sont bonnes en France. Il faudra toutefois davantage de précipitations pour la suite de la campagne, car la demande en eau augmente. Xavier Cassedanne, expert grandes cultures à la direction agri-agro du Crédit Agricole, fait le point pour Pleinchamp sur l’état des cultures en France, en Europe et dans le monde.

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Les inquiétudes sont plus fortes du côté des cultures de printemps, en raison du faible réservoir d’eau dans les nappes phréatiques dans certaines régions (Sud Est, couloir rhodanien, Centre Val de Loire, centre-est de la France). Cela pourrait avoir un impact sur les surfaces semées, notamment en maïs.

En fonction du dérèglement climatique, on pourrait attendre en France jusqu'à 40% d'eau en moins dans les prochaines décennies. C’est dans ce contexte que le plan eau, présenté le 30 mars par Emmanuel Macron, doit permettre d’aller vers une plus grande « sobriété ». Le plan prévoit entre autre des mesures pour augmenter le taux de réutilisation des eaux usées, inférieure à 1% en France contre 8% en Italie, 14% en Espagne et 85% en Israël.

Période de "weather market"

Au niveau européen, les conditions de culture des céréales d’hiver sont également en bon état. Cependant, un déficit pluvial important est observé dans le sud de l'Espagne et de l'Italie. Les réservoirs d'eau pour l'irrigation dans la majeure partie du sud de l'Espagne restent à un niveau très bas, ce qui peut également avoir un impact sur le choix des cultures de printemps (comme en France).

Ailleurs dans le monde, parmi les grands pays producteurs, c’est vers l’Inde que les regards des analystes des marchés des grains vont se tourner. En effet, les pluies diluviennes dans les principaux états producteurs de céréales pourraient entraîner une baisse de 3 à 5% du rendement des cultures de blé. Cela pourrait avoir un impact sur les prix du blé en Inde, mais aussi à l’échelle mondiale.

Nous rentrons dans une période importante, quelques mois avant les prochaines récoltes en hémisphère nord, et où les conditions climatiques dans chaque bassin de production seront scrutées pour estimer ce que pourrait être les niveaux de production. On appelle cela le « weather market ». Selon ces conditions, cela peut influencer les niveaux des prix.