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Les restrictions d’eau pour cause de sécheresse toujours plus nombreuses
Entre 2015 et 2023, à l’exception de 2021, plus de la moitié des départements de France métropolitaine ont connu des restrictions durant l’été sur tout ou partie de leur territoire. Sur la période 2002-2014, une telle situation ne s’était produite qu‘à quatre reprises. 2024 devrait cependant tamponner les statistiques.
Le ministère de la Transition écologique vient de publier les statistiques relatives aux restrictions d’usage de l’eau pour l’année 2023. Elles témoignent à la fois d’une augmentation de la fréquence, de la durée et de la couverture géographique des restrictions de prélèvements d’eau au cours des dix années passées.
Depuis 2015, à l’exception de 2021, plus de la moitié des départements de France métropolitaine ont connu des restrictions durant l’été sur tout ou partie de leur territoire. Sur la période 2002-2014, une telle situation ne s’était produite qu‘à quatre reprises.
Sur la période 2012-2023, les années 2017, 2019, 2020, 2022 et 2023 sont celles où ces crises ont été à la fois les plus étendues et ont duré le plus longtemps. Ainsi, des mesures de crise ont été mises en œuvre sur 30 % du territoire métropolitain en 2019, 55 % en 2022 et 34 % en 2023.
En 2023, plus de 80 départements ont été concernés par des restrictions d’eau. Des mesures de « crise », le 4ème et dernier grade de limitation, réservant les prélèvements aux usages prioritaires (santé, sécurité civile, eau potable, salubrité), ont été appliquées dans 23 départements au 15 juillet, 39 départements au 15 août et 53 départements au 15 septembre. C’est en septembre et en octobre que l’étendue et l’intensité des restrictions culminent, avec plus de 60 % du territoire concerné sur une période de 39 jours consécutifs. Le maximum est atteint en septembre avec 64 %, se répartissant en 26 % du territoire avec des mesures de crise, 20 % avec des mesures d’alerte renforcée et 18 % avec des mesures d’alerte.
C’est aussi en septembre que les restrictions de prélèvements dans les nappes d’eau souterraine sont à leur apogée, atteignant 19% du territoire : % du territoire avec des mesures de crise, 8 % avec des mesures d’alerte renforcée et 7 % avec des mesures d’alerte.
2024, parmi les 10 années les plus pluvieuses depuis 1959
L’année 2024 pourrait cependant contrebalancer, au moins en partie, et au moins momentanément, les chiffres de la dernière décade. Selon Météo-France, avec plus de 1000mm en moyenne sur le pays, 2024 a été excédentaire d’environ 15% par rapport à la normale 1991-2020 et se classe parmi les 10 années les plus pluvieuses depuis 1959. L’excédent pluviométrique fut quasiment généralisé à l’ensemble du pays, à l’exception des Pyrénées-Orientales (déficit de 10%) malgré les pluies au dernier trimestre, et de l’Aude (déficit de 20 %).