Semis d’hiver 2024 : le blé tendre en hausse, le blé dur et le colza en baisse

La sole de blé tendre rebondit de 10,0% tandis que celle de blé dur fléchit à nouveau pour passer sous les 200.000ha. Le colza résiste à 1,3 million d’ha.

Pour rappel, les surfaces de blé tendre avaient atteint l’an passé un plancher jamais atteint depuis plus de 35 ans, pas même en 1993 lors de la campagne intronisant la nouvelle Pac et la jachère. Conséquence d’un interminable enchainement d’aléas météorologiques, la production de blé tendre était passée sous les 26 millions de tonnes, du jamais vu depuis 1983, sous l’effet d’une surface réduite à 4,15Mha, combinée à un rendement moyen de 61,0q/ha. La reprise des emblavements à l’automne 2024, de +10,0% selon Agreste, est donc toute relative.

Le blé tendre couvrirait ainsi 4,57Mha, peu ou prou en phase avec la moyenne quinquennale 2020-2024 (+0,4%). Cependant, « la saturation en eau des sols dans certains territoires, notamment en Bretagne, en Normandie, en Champagne et Centre-Val de Loire pourrait affecter les rendements futurs ou nécessiter de re-semer au printemps », met en garde le service statistique du ministère de l’Agriculture.

Les orges d’hiver et escourgeons occuperaient de leur côté 1,21Mha, en recul de 2,1% sur un an et de 3,5% par rapport à la moyenne quinquennale.

Le blé dur sous les 200.000 ha

La situation du blé dur continue en revanche de se dégrader. Selon les prévisions d’Agreste, les surfaces  diminueraient de 5,7% sur un an, pour atteindre 198.000ha, soit le plus bas niveau depuis 30 ans. Visiblement, le Plan de souveraineté lancé au printemps 2024 peine encore à produire ses premiers effets. Le recul touche presque tous les principaux départements producteurs et particulièrement ceux de Midi-Pyrénées (- 21%) ou du Centre-Val de Loire (- 9%). À l’inverse de la tendance nationale, la superficie emblavée augmenterait dans les Pays-de-la-Loire (+ 12%) et en Poitou-Charentes (+9%).

Le colza résiste à 1,3 million d’ha

La sole de colza d’hiver est estimée à 1,30 Mha, en baisse de 1,8% par rapport à 2024 mais en hausse de 8,7% par rapport à la moyenne 2020-2024. La baisse toucherait plus particulièrement les régions déjà concernées par le recul de 2024 : le Nord-Pas-de-Calais (-20%), la Bretagne (-18%) et les Pays de la Loire (-15%). A contrario, les surfaces continueraient de progresser en Bourgogne (+14% sur un an), en Midi-Pyrénées (+10%) et dans une moindre mesure dans le Grand Est (+4%).