Soil Capital ouvre son programme de rémunération carbone à 1000 agriculteurs

L’entreprise belge de conseil agronomique Soil Capital annonce ouvrir son programme de rémunération carbone, qui assure un minimum de 27,5 euros par tonne de carbone stocké à l’hectare, à 1000 agriculteurs, contre 150 l’an passé.

« Après une première saison riche en expériences en 2021, le premier programme de paiement du carbone certifié en Europe s’ouvre à 1000 agriculteurs », a déclaré Chuck de Liedekerke, co-fondateur et directeur général de Soil Capital, lors d’une conférence de presse le 16 septembre. L’entreprise belge a indiqué avoir levé 2 millions d’euros pour se donner les moyens de « répondre à la demande des agriculteurs ».

« Grâce à des changements de pratique simples, les agriculteurs qui sont émetteurs aujourd’hui vont pouvoir être rémunérés demain, et ceci s’observe chez tous les types d’agriculteurs rencontrés », explique Nicolas Verschuere, co-fondateur et directeur agronomique de Soil Capital. En adoptant des pratiques qui réduisent leurs émissions de GES ou stockent du carbone, les agriculteurs génèrent des certificats ISO et reçoivent, de la part d’entreprises soutenant la démarche, une compensation financière d’au moins 27,5€ par tonne de carbone stockée. ABInbev, L’Oréal Paris et Vadigran rejoignent Cargill et IBA comme acheteurs de certificats carbones.

Un tiers des agriculteurs déjà stockeurs

La première saison avait réuni 150 agriculteurs, en France et en Belgique, sur 35 000 hectares et sur tout type de cultures et de sols. Parmi ces agriculteurs, un tiers d’entre eux étaient déjà des stockeurs nets de carbone dès leur bilan de référence. « Dans ce cas, ces agriculteurs stockeurs sont rémunérés par rapport à une moyenne de référence régionale », explique Chuck de Liedekerke. Les agriculteurs émetteurs de carbone sont rémunérés pour la réduction de leurs émissions par rapport à leur bilan initial.

Les pratiques permettant de réduire les émissions ou de stocker du carbone, telles que l’introduction de couverts végétaux, la limitation du travail du sol ou le remplacement d’une partie de la fertilisation chimique par de la fertilisation organique, peuvent mener à des gains potentiels de l’ordre de 2600 à 4600 euros par an, selon les simulations de Soil Capital, voire beaucoup plus : l’étude des exploitations les plus « stockeuses » de carbone a permis de montrer que certaines fermes arrivent à stocker plus de 7 tonnes de CO2 par hectare et par an !

Agriculture bio et semis direct

Selon Soil Capital, il ressort du bilan de cette première année que toutes les cultures sont susceptibles de stocker au moins 2 t/ha de carbone, y compris les cultures industrielles telles que la betterave et la pomme de terre. Il apparaît également que 85% des agriculteurs bio inscrits au programme et 77% des agriculteurs en semis direct sont stockeurs de carbone.

Les inscriptions au programme de rémunération carbone pour la saison en cours sont désormais ouvertes jusqu'en février 2022. Il est possible de s’inscrire sur le lien suivant : https://soilcapital.com/fr/verifier-mon-eligibilite/

Pour l'instant, le programme est ouvert seulement aux grandes cultures. L'ajout de l'élevage dans le programme est en cours d'étude.

Par ailleurs, Soil Capital a également annoncé le lancement de son simulateur gratuit d’empreinte carbone baptisé « Simone », disponible via son site internet.