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Sur la durée, le blé dur fait mieux que le blé tendre
Selon l’observatoire Arvalis-Unigrains, malgré la variabilité de la qualité et des cours, le blé dur offre sur la durée des marges brutes supérieures à celles du blé tendre dans tous les bassins de production. Mais il engage davantage d’intrants tandis que le risque qualitatif n’est levé qu’une fois le blé moissonné.
Assurer la régularité de la production en dépit de la variabilité de la qualité et de la volatilité des cours afin de satisfaire au mieux les industries de transformation s’approvisionnant à 100% en blé dur français et de sécuriser les débouchés à l’export : telle est l’équation que la filière blé dur réussit tant bien que mal à résoudre depuis quelques décennies.
Tant bien que mal parce que le blé dur est à la peine depuis quelques campagnes. Au cours de la décennie écoulée, la sole a été divisée par deux et elle s’est encore rétractée de 6,7% au cours de la saison 2022/2023, pour s’établir à 236.000 hectares, selon les dernières données du ministère de l’Agriculture. Cette trajectoire est une réelle source d’inquiétude pour la filière, tant pour les outils industriels présents sur le territoire que pour les courants d’affaires à l’export, même si les tonnages en jeu ont largement de quoi alimenter l’ensemble des débouchés.
L’érosion de la sole de blé dur profite principalement au blé tendre, son principal challenger dans les quatre bassins de production. Et pourtant. Selon une note récente du Comité de pilotage de la filière blé dur, « le différentiel de marges brutes entre blé dur et blé tendre est, en moyenne sur 15 ans, de 440€/ha en Vendée, 240€/ha en Haute-Garonne et 150€/ha dans le Loir-et-Cher. Les dernières campagnes, avec des difficultés de production, de qualité et de prix des intrants, ne dérogent pas à l’observation globale : le blé dur est économiquement intéressant ».
Les conseils pour préserver le potentiel : o Soigner son implantation, il vaut mieux un semis tardif en bonne condition qu’un semis précoce en mauvaise condition. |
La note de Comité de pilotage n’élude pas les deux faiblesses de l’espèce, qui nécessite un plus gros investissement de départ en intrants et qui, jusqu’à la récolte, ménage le suspense quant à la qualité technologique (protéines, moucheture, mitadin, indice de jaune et de brun...). « D’un point de vue stratégique, comme beaucoup d’éléments sont imprévisibles, il est préférable de semer du blé dur chaque année afin de minimiser et/ou de moyenner les aléas plutôt que d’essayer de viser les bonnes années », recommande la note du Comité de filière. Cette régularité des productions de blés durs est le meilleur gage de développement et valorisation de la filière blé dur française ».
Les conseils pour préserver la qualité : o Privilégier les zones de production avec une fin de cycle séchante, c’est l’assurance d’une bonne finition pour la qualité : PS, moucheture et mitadin. Si c’est réalisable, récolter le plus tôt possible pour éviter les pluies orageuses qui dégradent rapidement la qualité. o Le blé dur est sensible aux fusarioses des épis, il convient donc d’éviter les précédents à risque et de protéger la culture au plus près de la floraison. o Pour une teneur en protéine optimale, le pilotage de la fertilisation azotée est un plus. De nombreux outils d’aide à la décision existent aujourd’hui pour accompagner la culture du blé dur. |