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Une Brahman de Martinique sera la vache égérie du Salon de l'agriculture 2026
Une Brahman descendante des zébus indiens : pour la première fois, une race bovine d'outre-mer sera mise à l'honneur au Salon de l'agriculture, pour son édition 2026, a annoncé son président lors d'une conférence de presse à Fort-de-France.
Après la Limousine Oupette, c'est une vache allaitante de la race Brahman, choisie dans un élevage de Martinique, qui sera l'égérie du prochain Salon international de l'agriculture (SIA) à Paris, du 21 février au 1er mars 2026. Une « première historique » pour la plus grande foire agricole de France et une façon de mettre à l'honneur la « fierté des élevages ultramarins, particulièrement martiniquais et guyanais » où prospère cette race à viande.
Le président du SIA, Jérôme Despey, a salué un « choix de la reconnaissance » du travail des éleveurs ultramarins en matière de durabilité et pour la qualité de la viande de cette race, réputée peu grasse, ainsi qu'« un choix pour l'avenir ». « Dans un contexte de réchauffement climatique, les caractéristiques de la Brahman peuvent nous montrer la voie de races bovines mieux adaptées à une France hexagonale à +4 °C d'ici 2100 », a-t-il expliqué.
Une vache rustique, adaptée aux chaleurs tropicales
Race d'origine indienne, fruit du croisement de zébus, la Brahman est arrivée en Martinique en provenance des Etats-Unis dans les années 1950. Elle compte aujourd'hui quelque 45.000 bovins. Reconnaissable à ses grandes oreilles pendantes, à la peau lâche de son cou et à sa bosse sur les épaules, la Brahman est une vache rustique, adaptée aux chaleurs tropicales. Sa robe est blanche, grise, rouge ou noire. Elle peut être nourrie exclusivement à l'herbe. Elle est « capable de rattraper une croissance ralentie par une période de carême (sécheresse) », selon le site de l'Union des éleveurs de bovins Brahman (UEBB) de Martinique. La Brahman commence à se reproduire plus tard que les races européennes, mais peut produire plus longtemps, jusqu'à 15 ans, contre 10 pour la moyenne des vaches métropolitaines.
« Choyées, brossées »
C'est au sein du cheptel de 300 têtes d'André Prosper, éleveur de Trinité, dans l'est de l'île de la Martinique, que sera choisie la vache égérie. Héritier de la ferme familiale, cet éleveur martiniquais œuvre depuis 40 ans à « la sélection et au développement de la race », devenue emblématique en Martinique et en Guyane.
Depuis la première édition du SIA en 1964, « c'est la première fois qu'un DOM est invité », a-t-il souligné en conférence de presse à Fort-de-France. « C'est une grande fierté, pas seulement pour moi, mais pour l'agriculture martiniquaise et particulièrement pour l'activité, la filière élevage ».
Cinq animaux du cheptel de M. Prosper (2 vaches dont l’égérie, 2 génisses et 1 taureau) feront le voyage jusqu'à Paris. D'ici à leur départ, prévu courant octobre, les bovins sélectionnés seront habitués au contact prolongé avec les humains. « Les bêtes qui vont partir ont un traitement différencié, c'est-à-dire que tous les matins, elles sont choyées, brossées (...) On crée un climat très serein et apaisé avec les animaux », a-t-il expliqué. Une fois choisie, la vache égérie rejoindra une délégation de cinq bovins Brahman, qui feront le voyage jusqu'en métropole, trois mois avant le Salon international de l'agriculture, programmé du 21 février au 1er mars 2026.