Une carte MHE/FCO qui croise les zonages dans tous les sens

On se croirait en 2006 quand la première vague de FCO 4 débarquait sur notre territoire. Chacun se rappelle les multiples zonages qui ont fortement affecté le commerce.

Conjoncture – Le SPACE est passé, place au Sommet de l’Elevage (du 01 au 4 octobre), dans un climat de très forte tension au regard de l’accélération automnale des cas de FCO et de MHE. Les campagnes de vaccination sont lancées pour essayer d’enrayer la propagation de la maladie et d’en atténuer les effets sur les animaux, mais pour de nombreux éleveurs c’est déjà trop tard, avec des maladies qui continuent de décimer les troupeaux notamment en production ovine. Les pertes pour les bovins sont à plusieurs niveaux, avec de la mortalité pour les animaux les plus faibles, des pertes de production sévère en lait comme en viande pour les autres. La fécondité des troupeaux est également impactée, ce qui aura des répercussions graves pour les mois et année à venir dans un monde de l’élevage en grande perte de vitesse. La filière ovine se pose déjà beaucoup de questions sur les disponibilités en agneaux pour les fêtes, dans un contexte européen également en déclin. En bovin, ce sera l’offre en veaux et en broutards qui seront les premiers impactés. Les abatteurs subiront cette vague de baisse de production par la suite.

On se croirait en 2006 quand la première vague de FCO 4 débarquait sur notre territoire. Chacun se rappelle les multiples zonages qui ont fortement affecté le commerce. C’est reparti, comme si l’administration n’avait pas su tirer certains enseignements du passé.

Pour les FCO 4 et 8 la France entière est en zone réglementée, mais pour la MHE et la FCO3, c’est un casse-tête pour le commerce des bovins vifs, avec des opérateurs qui attendent chaque vendredi la diffusion d’une nouvelle carte. En absence de carte mise à jour des FCO 4 et 8 par les services de l’état, ce sont les remontées de terrain qui donne le tempo. En semaine 38 les exportateurs de veaux de la région Rhône-Alpes ont dénombré plus de 1100 retours positifs de FCO8. Cela représente 30 % des veaux testés. Ce Chiffre donne l’ampleur de la contamination. Dans le nord du pays, où les PCR FCO pour l’export sont moins nombreuses, ce sont les retours d’éleveurs touchés de plein fouet par la FCO3 qui fait peur, avec beaucoup de cas cliniques qui ravagent les troupeaux et accablent les éleveurs.

La vaccination se déploie rapidement pour protéger ce qui peut l’être, mais elle n’enraye pas la propagation de la maladie. On reprend les mêmes observations pour la MHE, avec un vaccin fraîchement disponible.

Quand on regarde la carte diffuser par GDS France sur l’état des lieux des départements touchés par telle ou telle maladie, on comprend la complexité de la situation. Les zonages de protection réglementaire, de 150 km, n’arrangent rien dans cette lecture. Dès l’apparition de ces maladies vectorielles, de nombreuses voix s’étaient élevées pour demander une vaccination obligatoire et systématique des animaux. Ces demandes sont restées lettre morte. Et pourtant ces possibles, quand on regarde la vaccination massive de la volaille contre la grippe aviaire.

La France est le premier pays exportateur de bovin vivant en Europe. Cette activité est mise à mal, avec des contraintes qui ne cessent de s’accroître. Les laboratoires d’analyse s’enrichissent grassement sur le dos des exportateurs et des éleveurs. Nos marchés exports se ferment les uns après les autres face aux contraintes sanitaires et administratives imposées. Le statut sanitaire de la France toutes maladies confondues est mis à mal malgré les efforts déployés. La peste porcine est à nos portes.

Heureusement, ces maladies ne sont pas transmissibles à l’homme et les animaux destinés à l’abattage peuvent toujours circuler sans difficulté.

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