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Une première variété récoltée très encourageante

À Thorigny, l’Earl L’Envol a récolté sa première parcelle de houblon la semaine dernière, avec des résultats intéressants.

Chez Aude et Éric Bijstra, à Thorigny, la récolte de houblon est bien engagée. « Globalement, on est dans le même rythme de récolte que l’an dernier. Jusqu’à présent, nous avions 3,2 ha de houblon en tout, explique Éric Bijstra. Mais cette année, nous avons choisi de ne pas mettre en production un tiers de la houblonnière – soit un hectare - car nous y avions une variété qui n‘a pas fait ses preuves en terme agronomique et qui, de plus, ne séduit pas les brasseurs. Donc nous n’avons mis en culture de houblon conventionnel que 2 ha. Dans le dernier hectare, nous avons semé du maïs. »
À la mi-septembre, la première parcelle de l’Earl L’Envol vient justement d’être collectée : il s’agit de la variété Comet, qui a donné un rendement de 800 kg /ha, soit l’objectif que s’était fixé le couple de producteurs. « On a fait « fois trois » par rapport à l’an dernier. Mais, par rapport à du conventionnel classique, cela correspond à la moitié du rendement prévisionnel. En houblon, on gagne progressivement en rendement et on atteint un bon rendement après trois ou quatre ans. On est en année 4, avec une année presque parfaite). » Cela, même si les trois années antérieures ont vraiment été atypiques (une année de sécheresse, trois de pluie). En revanche pour la seconde variété plantée — la Chinouck —, le rendement devrait être au-dessus des prévisions : « on visait entre 800 kg et une tonne à l’hectare. Finalement, on espère plutôt être entre 1,2 tonne et 1,4 tonne. Nous le ramasserons à partir de la semaine prochaines »
À côté de l’élevage de porcs et des 230 ha de cultures de l’exploitation, les 2 ha de houblon nécessitent du temps pas tant pour la récolte que pour le traitement post-récolte : « Une machine intervient au champ, et là, il faut un conducteur et tout se fait tranquillement, explique encore Éric Bijstra. Mais après on a besoin de main-d’œuvre pour l’atelier de post-récolte : il faut charger les lianes manuellement dans la trieuse (avec idéalement deux, voire trois personnes). Ensuite, il faut trier les houblons, manuellement aussi pour compléter la trieuse mécanique (en ôtant les feuilles notamment). En parallèle, nous séchons les houblons, avant de les compresser dans des balles de 50 kg. Ils iront ensuite se faire conditionner en pellets (broyés) pour être utilisés par les brasseurs. À la journée, on traite deux rangs de houblon et cela reste très physique. »

Des clients, proches et lointains
 « Nous fournissons en houblon des microbrasseries1 locales vendéennes, parce que l’on a de petits volumes. Mais étant en conventionnel cette année, on a produit plus que l’an dernier et l’on va pouvoir aussi viser d’autres types de brasseries, sans négliger pour autant les entreprises locales qui nous font confiance depuis quatre ans. Sur les volumes que nous avons écoulés depuis le début, nous sommes à 80 % sur des brasseries vendéennes. Enfin, nous fournissons notre houblon pour le brassage de la bière Juste & Vendéen : cette démarche-là nous a permis de nous projeter et de prendre des décisions importantes et justes. Au-delà d’être rémunérateur, c’est un projet qui nous a donné des perspectives », se réjouit Éric Bijstra. « Sinon on vend sur toute la France, grâce à un partenaire hexagonal. Mais on n’exporte pas encore », complète avec humour le houblonnier2.

1)     Les microbrasseries produisent entre 200 hl et 1 000 hl de bière par an.

2)     La houblonnière et le houblonnier sont les personnes qui cultivent le houblon mais la houblonnière est aussi un champ planté de houblon.