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Vautours : une hausse des effectifs de 51% depuis 2012
La population pyrénéenne française des vautours est estimée à 1 286 couples reproducteurs selon l’Office français de la biodiversité (OFB). Parfois accusés de s’attaquer à du bétail vivant, ces charognards font l’objet d’un plan national d’actions sur dix ans, visant à apaiser les relations entre éleveurs et vautours.
Le recensement de la population de vautours, réalisé en 2019 par l’Office français de la biodiversité (OFB) dans les Pyrénées, « a permis de dénombrer un total de 1254 couples reproducteurs (dont 1055 couples dans les Pyrénées-Atlantiques, 101 dans les Hautes-Pyrénées, 13 en Haute-Garonne, 84 dans l’Aude et 1 dans les Pyrénées-Orientales) et d’estimer la population pyrénéenne française à 1286 couples reproducteurs », a indiqué l’office dans un communiqué le 24 novembre. Cet effectif représente une augmentation de 51 % depuis 2012, soit un taux d’accroissement annuel moyen de 7,2 %, précise l’OFB.
Les vautours se reproduisant sur le versant français des Pyrénées « ne constituent cependant que le prolongement d’une population espagnole beaucoup plus importante, estimée en 2018-2019 à 30 946 couples (dont 6015 dans les provinces pyrénéennes, du Pays basque à la Catalogne) », poursuit l’office.
Des attaques sur animaux vivants
Le vautour fauve se reproduit en France dans les Pyrénées, les Grands Causses du Massif Central et les Alpes du Sud. Véritable équarrisseur naturel, son alimentation est basée quasi-exclusivement sur les cadavres issus de la mortalité du bétail d’élevage, et secondairement de dépouilles de grands ongulés sauvages (isard, chamois, bouquetin, mouflon, cervidés...).
Cependant, des attaques de bovins ou d’ovins vivants, imputées aux vautours, sont dénoncées par les éleveurs, au point de questionner parfois un possible changement de comportement du vautour. Une hypothèse réfutée par les auteurs du Plan national d’actions « Vautour fauve et activités d’élevage, 2017-2026 », mis en place par l’État et dont l’enjeu est de « favoriser la relation à bénéfices réciproques entre éleveurs et vautours ».
« Rien ne permet aujourd'hui de caractériser un changement de comportement de l'espèce, qui est et demeure un nécrophage », écrivent les auteurs, après avoir analysé les résultats d'expertises vétérinaires menées depuis 2007 dans les Pyrénées et les Grands Causses.
« Parmi les 170 cas expertisés, 65 (37%) ont fait état d'une intervention ante mortem du Vautour fauve. Cependant, dans 84% de ces 65 cas, le vautour est intervenu sur des animaux condamnés ou des bêtes vulnérables en incapacité à se mouvoir – conséquence de blessures, complications post-partum ou encore pathologies –, dont l'état préoccupant nécessitait une intervention humaine urgente (éleveur, vétérinaire) », indique l’étude.
Un plan d'actions à 10 ans
Dans ces conditions, « les vautours ont alors faire preuve d'opportunisme, et consommé l'animal encore vif. Ce comportement rare, qui a vraisemblablement toujours existé chez l'espèce, ne peut être assimilé à une stratégie de prédation. Il est possible que des facteurs tels que la compétition intra-spécifique, le stress alimentaire ou l'évolution des pratiques d'élevage (races moins rustiques, présence moindre auprès des troupeaux) puissent expliquer l'occurrence de tels phénomènes ».
Les experts estiment à « une vingtaine » le nombre de cas d'interactions sur animaux vivants par an sur le territoire français.
Afin de préserver la relation de confiance entre éleveurs et vautours, le Plan national d’actions a planifié une série de mesures sur dix ans, parmi lesquelles la mise en place de moyens de prévention autour du bétail vulnérable, l'effarouchement des oiseaux à titre exceptionnel en cas d'interventions récurrentes ou encore la réalisation d'expertises vétérinaires en cas de forte incertitude quant à la responsabilité du vautour.