Accord commercial UE-USA : « la catastrophe est évitée », veut croire la filière des vins et spiritueux

La filière estime lundi soir que l'accord commercial conclu entre les Etats-Unis et l'Union européenne permet « d'éviter la catastrophe » pour le secteur, et exhorte à sceller une exemption de droits de douane pour les spiritueux comme pour le vin.

« La catastrophe est évitée mais les prochains jours seront déterminants pour le secteur français des vins et spiritueux », déclare un communiqué la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS), à laquelle se joint l'ensemble des interprofessions françaises (CNIV) et de la filière. « L'accord trouvé constitue une étape : il évite l'application de droits de 30% à compter du 1er août qui aurait été une vraie catastrophe pour le secteur », se félicite Gabriel Picard, le président de la FEVS.  Avant d'ajouter: «  il devrait confirmer le rétablissement d'un commerce bilatéral libre de droits pour les spiritueux, ce que nous avons hâte de voir acté dans les documents officiels attendus ».

Or à ce jour, les choses n'apparaissent pas aussi claires. Le président américain Donald Trump et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ont annoncé dimanche un accord douanier prévoyant que les produits européens exportés aux Etats-Unis soient taxés à 15%. Seules exemptions confirmées pour l'heure : un « zéro tarif douanier » bénéficierait à l'aéronautique européenne et à certains dispositifs médicaux exportés outre-Atlantique.

34.000 emplois et 5 Mds $ dans la balance

Mais pour les vins et spiritueux, rien n'est encore arrêté et les discussions se poursuivent. « S'agissant des vins, tout n'est pas encore écrit à ce jour », reconnait M. Picard. « C'est pourquoi nous encourageons la Commission européenne et la France à s'engager pleinement dans cette dernière ligne droite, pour obtenir la réduction des droits de douane sur les vins, proposition soutenue par les acteurs américains comme européens ».

Une hausse de 15% des droits de douane sur les vins entraînerait la destruction de 17.000 emplois et une perte d'activité de plus de 2,5 milliards de dollars aux Etats-Unis, indique le communiqué, citant une étude de de la Wine & Spirits Wholesalers Association. « Mais, du fait de l'évolution des taux de change, la hausse réelle est de 30% : l'impact serait alors de 34.000 emplois détruits et une perte d'activité de plus de 5 milliards » de dollars, ajoute la FEVS.

Si aucune exemption n'était entérinée, « ce serait un choc extrêmement violent qui va frapper à la fois les exportateurs français et européens mais aussi nos partenaires importateurs et distributeurs aux Etats-Unis. Et ce sont finalement les consommateurs américains qui supporteraient le coût de ces mesures », estime M. Picard. Avec « des conséquences douloureuses sur l'ensemble de la filière » en France comme en Europe, « y compris (pour) ceux qui ne sont pas directement présents sur le marché américain » dit-il.