Assemblée générale de GDS Creuse. Poursuivre nos missions… en restant vigilant sur les évolutions

AG 2021 de GDS Creuse : Le Groupement de Défense Sanitaire de la Creuse a tenu le 13 avril 2021, dans la salle des conférences du Crédit Agricole à Guéret, son assemblée générale sous la présidence de Philippe Monteil et en présence de Mme la Préfète Virginie Darfeuille. Compte-tenu du contexte sanitaire, les travaux se sont faits dans le respect des gestes barrières et de distanciation.

2020 aura été marquée par la pandémie de covid 19, venant rappeler à tous que, même au 21ème siècle, les maladies contagieuses restent d’actualité et qu’un problème sanitaire peut arrêter toute une économie. Pour les éleveurs s’est ajoutée une nouvelle sécheresse et un contexte économique morose. Plus que jamais, la maitrise du sanitaire et de la conduite d’élevage s’avère indispensable pour assurer une bonne productivité numérique et économique.

 

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La poursuite de notre action dans un contexte sanitaire compliqué

Pour GDS Creuse, c’est l’annulation des portes ouvertes la veille de leur tenue ou le report de nombreuses manifestations comme les rencontres avec nos délégués cantonaux. Espérons que la vaccination, couplée à la poursuite du respect de mesures sanitaires, nous permettront de retrouver ces moments d’échanges et de convivialité. Au quotidien, votre GDS s’est adapté et a poursuivi ses missions, que ce soit dans la gestion des prophylaxies, la formation et l’information des éleveurs ou l’accompagnement technique des élevages. Nous avons mis en place le dépistage systématique de la BVD par bouclage auriculaire, le tiers-payant intégral ruminants ou le développement de l’application sanitaire WebGDS.

Pour l’avenir, s’appuyer sur nos bases pour mener à bien notre mission sanitaire

Le départ à la retraite de Didier Guérin s’est accompagné d’une réorganisation des services mais les missions demeurent inchangées et les équipes restent mobilisées autour de notre nouveau directeur Boris Boubet. Comme depuis 1953, nous allons continuer à assurer la surveillance sanitaire du cheptel creusois avec nos valeurs de solidarité, mutualisme, indépendance et impartialité. L’objectif, des animaux en bonne santé, productifs, donnant des produits sains pour une meilleure valeur ajoutée. Les plans paratuberculose en sont le parfait exemple, apportant une amélioration sanitaire de l’élevage et une garantie pour les échanges commerciaux. Nous n’allons pas détailler les différentes actions mais faire un tour d’horizon de nos engagements pour 2021.

L’éradication de la BVD est lancée

Après les années de surveillance sérologique, le choix a été fait de passer en bouclage généralisé des veaux à la naissance. L’objectif est d’identifier le plus rapidement possible les IPI dans les élevages, pour casser la dynamique de contamination et les assainir. Les premiers résultats sont très encourageants, que ce soit sur l’implication des éleveurs dans le dépistage et l’assainissement ou la prévalence de la maladie dans les troupeaux. L’efficacité et la rapidité du plan dépendant fortement de l’investissement de tous, il convient de saluer la collaboration avec le service élevage de la Chambre d’Agriculture, le partenariat avec les vétérinaires, au cœur de la collecte des prélèvements et au plus près des éleveurs dans l’assainissement des troupeaux, ainsi que l’aide financière du Conseil Départemental et technique du Laboratoire Départemental d’Analyses (LDA). Cette implication collective est la preuve de l’intérêt du plan pour l’élevage et les éleveurs, par la diminution de l’impact clinique de la BVD et la garantie « non IPI » pour les animaux commercialisés. Le soutien de tous sera également nécessaire pour obtenir les aides régionales que nous allons à nouveau solliciter, afin de limiter au maximum le reste à charge pour les éleveurs.

Des évolutions majeures attendues avec la Loi de Santé Animale européenne

Elle va entrer en application le 21 avril 2021. Si les grandes lignes sont connues, la transposition en droit français reste à finaliser et les évolutions pourraient être importantes. Dans l’immédiat, elle va entrainer une modification des accords concernant les échanges européens et la fièvre catarrhale ovine. Les premiers éléments semblent rassurants, les décisions prises par l’Espagne et l’Italie vont dans le bon sens et un délai de transition jusqu’au 15 octobre est accordé avant la pleine application des mesures. Dès l’automne, il est probable que le suivi de la brucellose et de l’IBR soient modifiés pour répondre aux exigences européennes. Pour les élevages non indemnes d’IBR, cela devrait se traduire par un durcissement du dépistage avec un passage en analyses individuelles, mais pour les élevages indemnes depuis plus de 3 ans, les allègements pourraient récompenser le travail sanitaire effectué depuis des années. Nous sommes acteurs de ces évolutions en participant aux réflexions nationales et nous ne manquerons pas de vous tenir informés au fur et à mesure des éléments en notre possession.

L’Appel A Projet NéoTerra Relance 2021 intègre le Pacte « biosécurité – bien-être animal »

La biosécurité est un enjeu majeur des années à venir. Les filières avicole ou porcine, confrontées à l’épidémie d’influenza aviaire ou à l’avancée de la fièvre porcine africaine, ont d’ores et déjà mis en œuvre des mesures efficaces. Pour les ruminants, il reste encore une marge de progression. La menace est pourtant réelle, avec la tuberculose bovine qui arrive à nos portes, mais plus largement toutes les maladies auxquelles sont confrontés les élevages. Les mesures à mettre en œuvre font appel au bon sens et ne sont pas forcément onéreuses : protection de son troupeau par double-clôture, gestion des intervenants et des introductions… C’est à chacun de se les approprier, pour un bénéfice individuel et collectif. GDS Creuse et sa filiale Farago Creuse sont disponibles pour vous aider à mettre en place les mesures adaptées. Une sensibilisation est faite auprès des apprenants du Lycée Agricole d’Ahun et les échanges que nous avons lors de la visite des nouveaux installés démontrent que le message a porté et a du sens dans les exploitations.

Une clôture programmée des missions du GRASL

Ancien Organisme à Vocation Sanitaire (OVS) du Limousin, l’arrêt de la délégation au GRASL est intervenu en novembre 2019. Les kits avortements, portés par la CRSSA jusqu’au 31 décembre 2020, continuent au sein de GDS Creuse et vont être repris dans le cadre du fonds de mutualisation sanitaire de la FRGDS NA. Il reste le problème du PSE du GRASL. Les vétérinaires s’étant tournés vers d’autres dispositifs et de nouvelles modalités réglementaires de distribution nous ayant été imposées, le constat a été fait de la nécessité de l’arrêter. Depuis le 31 décembre 2020, il n’y a plus de médicaments du PSE dans les cabinets vétérinaires. Pour 2021, il faut finir de gérer les stocks, replacer le personnel et clôturer les comptes.

La FRGDS désignée OVS animal unique pour la période 2020 – 2024.

Encore en construction, elle s’articule autour de six sections par espèces. Au niveau local, nous allons poursuivre cette implication multi-espèces. Dans le cadre de nos sections ovines et caprines, nous proposons des actions techniques et des aides financières. Pour les porcins, GDS Creuse est désormais membre de l’Association Sanitaire Porcine de Nouvelle-Aquitaine (ASPNA) et référent pour le Limousin. Nous allons continuer à gérer la prophylaxie porcine SDRP et Aujeszky (avec un taux de réalisation de 100 % en 2020 !) et accompagner les éleveurs sur la biosécurité de leurs exploitations. Notre section équine se développe progressivement et devrait servir de modèle à la future section de la FRGDS NA.

Les GDS, un réseau national solide

Basé sur des structures départementales, créées par les éleveurs il y a près de 70 ans, ce réseau s’est ensuite organisé en structures régionales et nationales, qui fédèrent les compétences, remontent les attentes du terrain et construisent le sanitaire collectif. C’est une force et la garantie de conserver un ancrage local dans les décisions, dans le respect de l’indépendance et de l’impartialité. Nous sommes fortement impliqués dans ce réseau, par notre participation active à plusieurs groupes de travail au niveau de GDS France. Quelques nuages obscurcissent cependant l’horizon. L’émergence de structures commerciales qui souhaitent s’approprier le sanitaire constituent une menace pour notre modèle. Il convient de rester vigilant mais nul doute que l’Etat saura prendre les bonnes décisions dans le cadre de la redéfinition de la gouvernance sanitaire.

GDS Creuse, votre interlocuteur de proximité

Nous sommes très attachés à notre rôle d’interlocuteur de proximité et de « guichet unique » du sanitaire. Notre boîte à outils s’étoffe et se renouvelle chaque année, pour répondre aux attentes des éleveurs et des vétérinaires. La mise en place du tiers-payant intégral ruminants permet à tous les adhérents de bénéficier de tarifs négociés sur toutes les analyses effectuées au LDA d’Ajain. Nous allons poursuivre nos actions de formation en collaboration avec les services de la Chambre d’Agriculture, d’information par notre article hebdomadaire, notre site internet et votre GDS Creuse Memo et nos échanges au travers de nos rencontres, si le contexte sanitaire le permet. Quelles que soient les évolutions à venir, nous resterons attachés à notre échelon départemental et aux valeurs fondatrices des GDS.

Une bonne cohésion des structures départementales pour le bénéfice de tous

Cette assemblée générale fut également l’occasion pour Mme la Préfète Virginie Darfeuille, d’échanger avec l’assistance et elle s’est montrée très sensible à la situation économique de l’élevage, aux difficultés rencontrées sur la commercialisation des broutards et à l’attention portée aux éleveurs en difficulté. Nicolas Simonnet, Vice-Président du Conseil Départemental, a rappelé le lien historique qui unit les deux structures et nous a assuré d’un soutien renouvelé, que ce soit par les conventions annuelles signées et l’implication dans le LDA. Jean-Marie Colon, 1er Vice-Président de la Chambre d’Agriculture, a souligné que malgré les divergences ponctuelles que l’on pouvait rencontrer, l’objectif commun d’amélioration de la situation sanitaire et économique des éleveurs creusois nous réunissait. Enfin Nicolas Athanassiadis, Président du Groupement Technique Vétérinaire 23 (GTV 23), a rappelé que dans ce contexte difficile et les incertitudes liées à la LSA, le binôme éleveur – vétérinaire restait plus que jamais nécessaire et devait permettre à l’élevage creusois de maintenir son excellence pour les années à venir.

Les structures ne sont faites que d’hommes et de femmes !

Le Président de GDS Creuse a tenu à saluer les délégués cantonaux, qui nous remontent les éléments de terrain et relaient la communication de nos actions et les administrateurs, forces de décision et dont l’implication dans les diverses commissions régionales est nécessaire. Cette représentation est indispensable, ne laissons pas d’autres décider de notre avenir ! Ensuite, les salariés de GDS Creuse et de sa filiale Farago Creuse qui ont tenu bon dans un contexte compliqué. Philippe Monteil a salué leur dévouement et leur implication. Enfin, au nom de tous les éleveurs, il a tenu à remercier une fois de plus nos partenaires : les vétérinaires, relai indispensable de nos actions, la DDETSPP et son service Santé Animale, le Laboratoire Départemental d’Analyses, le Conseil Départemental, le service élevage de la Chambre d’Agriculture, les OPA locales avec lesquelles nous collaborons et plus largement nos instances régionales et nationales.

Marien BATAILLE – Dr Boris BOUBET – GDS Creuse – www.gdscreuse.fr

Préparation sanitaire des broutards, Interbev se mobilise

Le Conseil d’Administration avait fait le choix de convier Xavier Nicolle, représentant Interbev Nouvelle-Aquitaine, pour nous présenter l’opération « broutard préparé ». Cette action a été votée à l’unanimité des 4 collèges : Production, Mise en marché, Abattage – Transformation et Distribution.

Tout part du constat de l’impact majeur des pathologies respiratoires dans les ateliers d’engraissement ; près de 30 % des animaux sont touchés et jusqu’à 70 % sur certaines bandes, majoritairement dans le premier mois. La composante est multifactorielle, virale et bactérienne, et le recours à l’antibioprévention systématique a atteint ses limites : moindre efficacité, apparition de résistances notamment sur les mycoplasmes, pratiques non conformes aux plans Ecoantibio.

Dans le même temps, on observe que si certaines mesures sont mises en place en amont, les animaux sont beaucoup moins touchés par les pathologies respiratoires. C’est le cas de la vaccination préventive des broutards en ferme. Les chiffres sont là, avec un gain de GMQ à l’engraissement supérieur de 200 gr et une durée d’engraissement raccourcie de 2 mois. Les résultats sont encore meilleurs si cette vaccination s’accompagne d’une préparation complémentaire, incluant traitement antiparasitaire, garantie « non IPI » et transition alimentaire.

Pour poursuivre la dynamique de réduction de l’usage d’antibiotiques et favoriser la mise en œuvre des démarches de préparation des broutards pour l’engraissement, Interbev propose la mise en place d’un cadre interprofessionnel. Cela passe par un cahier des charges « broutard préparé », sur la base du volontariat, avec des contrôles permettant de garantir la traçabilité de la préparation jusqu’à l’engraissement. L’objectif est de vacciner les animaux contre les 3 principaux agents infectieux, le virus respiratoire syncytial bovin (VRSB), le virus Para Influenza de type 3 (Pi3) et la bactérie Mannheimia haemolytica. La couverture vaccinale est alors garantie depuis la sortie de l’élevage et durant au moins 4 semaines.

Deux protocoles sont possibles (cf illustration) mais on ne peut qu’encourager les naisseurs à vacciner leurs animaux jeunes pour avoir le double bénéfice de leur protection pendant la croissance et une valorisation complémentaire lors de la vente.

 

Interbev
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Pour sécuriser le dispositif, les opérateurs commerciaux doivent se rapprocher des éleveurs et formaliser la commande de broutards préparés par un bon de commande précisant les modalités de calcul du prix d’achat des animaux.

Des fiches de bonnes pratiques destinées aux naisseurs et aux engraisseurs ont été établies et sont à votre disposition. Si vous êtes intéressés, n’hésitez pas à en parler à votre opérateur commercial pour un accord gagnant – gagnant : moins de problèmes de grippes chez le naisseur et plus-value économique au moment de la vente et moins de pathologies respiratoires chez l’engraisseur pour une meilleure croissance.