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L’agriculture a réduit ses émissions de GES de 0,4% en 2024
Tous secteurs émetteurs confondus, les émissions de Gaz à effet de serre (GES) ont baissé de 1,8%, marquant un ralentissement du rythme de réduction. Les émissions de l’élevage ont baissé de 2% mais celles des cultures d’une part, et des engins, moteurs et chaudières d’autre part, ont augmenté respectivement de 1% et 3%.
Avec un total de 369,2 Mt d’équivalent CO2 (CO2e), les émissions de gaz à effet de serre ont baissé de 1,8% en 2024, selon les premières estimations du Citepa, le Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique, l’organisme en charge de l’inventaire. Selon le ministère de la Transition écologique, la dynamique de réduction des émissions en 2024 est sur « le bon rythme » pour atteindre l’objectif de la Stratégie nationale bas carbone en vigueur, à savoir la SNBC 2.
Le secteur des transports (33,8% du total des émissions de GES, -1,2% sur un an) devance l’agriculture (20,6%, -0,4%), l’industrie manufacturière et la construction (16,9%, -1,4%, le bâtiment (15,5%, -0,7%), l’énergie (9,0%, -10,2%) et le traitement centralisé des déchets (4,3%, +0,0%).
L’élevage en baisse
Comme en 2023, les émissions de l’élevage ont baissé de 2% en 2024. Avec 45,2 Mt CO2e, elles représentent 59,5% des émissions de l’ensemble du secteur agricole.
Dans le détail, les émissions de l’élevage bovin ont baissé de 2% à 38,0 Mt CO2e, soit 84% des émissions engendrées par l’élevage et 50% des émissions totales du secteur. Les émissions de l’élevage porcin ont baissé de 1% à 2,5 Mt CO2e tandis que celles des volailles ont augmenté de 2% à 0,2 Mt CO2e.
Les cultures et la consommation d’énergie en hausse
Les émissions de GES générées par les cultures ont augmenté de 1% en 2024 pour s’établir à 20,6 Mt CO2e, soit 27,1% des émissions de l’ensemble du secteur agricole. L’usage des engrais minéraux constitue le premier poste d’émissions (9,9 Mt CO2e, +3%), les engrais organiques ayant émis 1,4 Mt CO2 (-1%).
Les émissions des engins, moteurs et chaudières en usage en agriculture ton augmenté de 3% à 9,7 Mt CO2e, soit 12,8% des émissions de l’ensemble du secteur agricole.
Des efforts à poursuivre
Selon le ministère de la Transition écologique, la France est en ligne pour atteindre l’objectif d’une baisse de 50 % des émissions brutes d’ici 2030 par rapport à 1990. « La dynamique de réduction de nos émissions de gaz à effet de serre sur la période 2019-2023 nous permet de compenser intégralement le non-respect du premier budget carbone couvrant la période 2015-2018 et de tenir nos engagements », affirme dans un communiqué la ministre Agnès Pannier-Runacher. Toutefois, le ralentissement du rythme de réduction de nos émissions de gaz à effet de serre en 2024, à un moment où certains responsables politiques remettent en cause par pur opportunisme politique la transition écologique, nous rappelle plus que jamais que le chemin à parcourir reste long et que nous ne devons surtout pas baisser la garde ».
Pour atteindre une baisse de 40% des émissions brutes d’ici 2030 par rapport à 1990, objectif fixé dans la SNBC 2, la France doit réduire ces émissions d’environ 5% par an hors puits de carbone.
Chute du puits de carbone forestier
Le puits de carbone est justement l’un des tendons d’Achille de la décarbonation. Sur la période 2019-2023, l’absorption a été inférieure de 43 Mt CO2e aux prévisions, sous l’effet de la baisse importante du niveau du puits forestier. La chute du puits de carbone naturel est due en grande partie aux effets changement climatique, induisant notamment des sécheresses dont la fréquence et l’intensité augmentent depuis 2015, des crises sanitaires (notamment crise des scolytes), ainsi qu’une multiplication et une aggravation des feux de forêt, se traduisant par une hausse de mortalité et un ralentissement de la croissance des peuplements forestiers, avec de fortes disparités entre forêts et territoires.
En attendant la SNBC 3
En cours d’élaboration, la SNBC 3 modifiera les budgets carbone (plafonds d’émissions) pour les périodes 2024-2028, 2029-2033 et arrêtera le 5ème budget carbone pour la période 2034-2038. La SNBC 3 va par ailleurs se distinguer de la SNBC 2 en comptabilisant les émissions importées et fixera un objectif de réduction de notre empreinte carbone à l’horizon 2050, en complément d’objectifs de baisse d’émissions territoriales. « Baisser notre empreinte carbone implique de décarboner notre économie tout en privilégiant les productions nationales, afin d’éviter de réduire nos émissions territoriales en les délocalisant », précise le ministère de la Transition écologique.