Assemblée générale de l’Apaba Vers une plateforme alimentaire aveyronnaise

Un nouveau conseil d’administration pour l’Apaba. Et des discussions en bonne voie. La création d’une plateforme alimentaire aveyronnaise était au centre des discussions de l’après-midi.

L’assemblée générale de l’Apaba s’est déroulée jeudi 24 mars à la Doline à Sébazac. Un nouveau conseil d’administration a été élu dans la matinée à cette occasion. Le bureau, quant à lui, sera renouvelé le 14 avril lors du prochain conseil d’administration.

Se fédérer

L’après-midi, les discussions se sont tournées vers les PAT : Plateformes alimentaires territoriales. 4 projets sont à l’étude à ce jour en Aveyron. La table ronde de l’Apaba aura mis tout le monde d’accord. «Nous devons tous nous réunir pour mettre en place cette plateforme ensemble», assure Benoît Fagegaltier, vice président de la Chambre d’agriculture. «Je pense que si nous avons une leçon à tirer de ces échanges, c’est que la plateforme ne pourra se faire que si nous travaillons tous ensemble à l’échelle du département», a fait valoir Christian Naudan, vice président du Conseil départemental en charge de l’agriculture. Le vice-président sortant de l’Apaba, Roland Carrié, conclut alors la journée par ces mots : «Alors, nous nous y mettons quand» ?

Une taille critique

Le retour d’expérience de Vincent Rozé a été enrichissant pour l’assemblée. Et pour cause : l’agriculteur d’Isère a créé une quinzaine de plateformes alimentaires en France. Dont la première «Manger bio Isère» en 2005. «La seule échelle sur laquelle je sais travailler, je sais que cela marche, c’est le département. Au-delà, en chevauchant deux ou trois autres départements, vous multipliez les interlocuteurs. Puisque chaque Conseil départemental effectue ses commandes. Et c’est vite le foutoir pour tout le monde. En dessous de l’échelle du département, le problème est le même», estime Vincent Rozé. Raison pour laquelle les différents acteurs se sont mis d’accord pour travailler main dans la main sur l’ensemble de l’Aveyron.

Le plus éprouvant lors de la création d’une PAT reste le lancement. Comment se financer, quelle est la masse critique à atteindre, quel chiffre d’affaires pour être autonome ? «Je conseille, au lancement de la plateforme, d’être accompagné par un financement public. Mais je déconseille de vivre avec. Le jour où l’argent public disparaît, la plateforme aussi. Aujourd’hui, face à la demande croissante, il est plus facile de lancer une plateforme qu’en 2005. À l’époque, il nous a fallu 7 ans pour atteindre l’équilibre économique, soit 1 million d’euros de chiffre d’affaires», livre Vincent Rozé. De nombreux autres facteurs entrent en compte.

L’un des plus importants reste la logistique. «Nous avons fait appel à une entreprise spécialisée. Nous avons appris que c’est un métier : à chacun le sien», plaisante Vincent Rozé. Pour éclairer l’assemblée, David Galtier des Transports Galtier est venu partager son expérience. Puis se sont succédés élus locaux et acteurs impliqués dans la création de PAT, notamment sur l’ouest-Aveyron.

Jérémy Duprat