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Aura, la mélangeuse sans chauffeur de Kuhn
La mélangeuse de 3 mètres cube à deux vis verticales est apte à intégrer tous les ingrédients sans cuisine tampon et navigue sans aucun système de guidage physique. Le modèle d’Aura ? La mélangeuse automotrice en Cuma. Le chauffeur en moins.
Aura n’est pas un robot : c’est une automotrice autonome. Le constructeur insiste sur cette distinction, à la fois pour s’inscrire dans la continuité de son offre de mélangeuses, dont Kuhn revendique le leadership mondial, mais aussi pour marquer sa différence avec les robots en usage dans le domaine de la distribution d’aliments.
Selon Kuhn, l’offre actuelle, si elle répond globalement aux attentes des éleveurs, pêche à deux endroits. Premièrement, les robots nécessitent une cuisine tampon, qu’il fait recharger régulièrement et nettoyer, ce qui génère de l’astreinte, contraire à l’objectif recherché mais plus encore des infrastructures spécifiques, donc des investissements, susceptibles en prime de générer des effets de seuil.
La seconde limite réside au niveau des systèmes de guidage, qui génèrent eux aussi des infrastructures (rails suspendus, saignées au sol), donc des frais, ainsi que des limites en terme d’évolution, voire en termes techniques (dénivelé...)
Ni cuisine, ni rails, ni filoguides
Si le constructeur pointe ces manquements c’est bien évidemment parce qu’il a la parade. Kuhn y travaille depuis 2015, date de lancement du projet Aura. Pour se passer de stock tampon, le constructeur a conçu un module de chargement apte à ingérer tous les fourrages, qu’il s’agisse des ensilages à brins courts (herbe, maïs) ou des fourrages à brins longs (foin, enrubannage,paille).
Pour intégrer les concentrés, Aura interagit avec les périphériques telles que des cellules, en pilotant la commande de leur vis sans fin. En ce qui concerne la navigation, Kuhn mise sur le GPS RTK en extérieur et sur le Lidar, une technique de télédétection, en intérieur. Dans les deux cas, le constructeur met en œuvre une technologie complémentaire qu’est l’odométrie, une technique robotique consistant à mesurer les tours de roues et l’orientation des roues de la machine.
Il ne « suffit » plus qu’à établir le plan de circulation de la mélangeuse, puis à configurer les rations, les lots d’animaux, les tournées, une opération qui se réalise sur le portail MyKuhn, et que l’éleveur peut anticiper avant même la livraison de sa machine. Un nouveau silo, une nouvelle cellule, un nouveau bâtiment ? Il suffit là encore de reprogrammer la mélangeuse, sans réinvestir dans le matériel de distribution lui-même.
Un modèle : l’automotrice en Cuma
D’une capacité de 3 m3, la mélangeuse à deux vis verticales est taillée pour alimenter de 80 à 280 vaches laitières et leur suite. Dotée d’un convoyeur transversal droite / gauche, elle fait aussi office de repousse-ration au moyen de deux brosses droite / gauche. Elle est animée par un moteur diesel Stage V de 56 ch, avec une autonomie énergétique d’environ une semaine. Le choix du thermique obéit au besoin de puissance au moment du chargement du bol.
La mélangeuse existe aussi en version Aure, c’est à dire hybride électrique. La propulsion électrique se déclenche automatiquement en mode distribution, pour annihiler les émissions de gaz et de bruit. La mélangeuse est évidemment autonome pour rejoindre sa borne de recharge après chaque cycle de distribution.
Si le constructeur ne se réfère pas aux robots, il se compare en revanche aux mélangeuses automotrices en Cuma. Pour deux raisons. D’abord parce que, selon une étude des Chambres d’agriculture de Bretagne, l’automotrice en Cuma est la solution la moins astreignante en temps, avec 0,2 minute par vache et par semaine, contre 3 minutes pour les robots et le libre-service, la désileuse pointant à 7,1 minutes. Et Kuhn vise avec l’Aura les 0,2 minute par semaine.
Ensuite parce que le prix de l’Aura équivaudra grosso modo à celui d’une automotrice + chauffeur. Le chauffeur en moins. La commercialisation est prévue pour la fin de cette année et les premières installations au printemps 2021.