Avis d'expert : où en est la France sur les exportations de blé tendre ?

Xavier Cassedanne, expert filières grandes cultures au Crédit Agricole C.A fait un point à mi campagne des exportations de blé tendre en France. Une première partie compliquée pour le pays.

Cette campagne 2023-2024, du mois de janvier, porte sur les exportations de céréales françaises et en particulier sur le blé tendre français.

Une 1ère partie de campagne difficile pour le blé français.

Pour rappel, La France a produit environ 35,1 millions de tonnes, ce qui donne un disponible exportable, estimé autour de 17 millions de tonnes. Dans le même temps, la Russie, gros pays producteur, a connu sa deuxième meilleure récolte avec pratiquement 93 millions de tonnes, ce qui lui donne un disponible exportable d'environ 51 millions de tonnes. La France est donc concurrencée directement par la Russie.

Les pays de la mer Noire, des concurrents sérieux

Suite aux conflits liés avec l'Ukraine, la France a été directement affectée. La Russie a pratiquée des prix très agressifs. La France n'a pas pu suivre. On peut aussi ajouter le fait que les céréales ukrainiennes ont été bien présentes pendant cette première partie de campagne. Au mois de juillet 2023, la Russie n'a pas souhaité renouveler le corridor d'exportations sur la mer Noire, décidé entre l'ONU, la Turquie, l'Ukraine et la Russie. Finalement, les Ukrainiens ont créé leur propre voie maritime

Le corridor ukrainien

Force est de constater que cette voie maritime, donc ce corridor 100 % ukrainien a permis aux grains ukrainiens, blé et maïs, mais surtout maïs, d'être exportés. Cela représente une moyenne d'environ 5 millions de tonnes par mois. Un résultat d'exportation excellent qui pénalise les origines françaises dans un contexte où l'offre et le disponible exportable de ces pays de la mer Noire sont toujours particulièrement importants. La France a été beaucoup moins compétitive et n'a pas pu être présente pour répondre à un certain nombre d'appels d'offres.

Soulagement de la Chine 

Heureusement, en fin d'année, la Chine est finalement revenue aux achats. Elle a bénéficié d'un certificat phyto pour permettre aux Chinois de recevoir des grains d'origine française nous permettant ainsi de contracter l'achat de 2,5 millions de tonnes. 

Le stockage en France 

Le mois de novembre a connu très peu d'exécutions, moins de 500 tonnes d'exécutés, ce qui reste un niveau extrêmement faible comparé aux précédentes campagnes. Les silos portuaires étaient pleins pendant plusieurs mois. Cela a posé des  problèmes sur les hinterland et donc dans les plaines qui ne pouvaient plus alimenter les ports. Heureusement que ce début du mois de janvier est plutôt positif.